"Repolitiser l'enfance", un appel de l'un des promoteurs des "Etats générEux" (Erès)
Paru dans Petite enfance le samedi 29 janvier 2011.
Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre et directeur, chez Erès, de la collection "1001 BB", publie un "Manifeste pour une vraie politique de l'enfance", où il rappelle que "penser l'enfance, c'est revenir à une question sociale, culturelle, politique", mais que cela suppose que nos politiques le fassent "avec délicatesse", qu'on accepte la "vulnérablité de l'enfance". Il rappelle que "l'enfant, l'enfance, toujours nous échappera" et que "la peur de l'à venir, et de fait de l'avenir de nos enfants, est constitutive de l'humain". Il ne faut pas pour autant avoir peur des enfants, ni transférer cette inquiétude sur les parents, qu'il faudrait soutenir "plutôt que disqualifier".
Or, parmi les 15 propositions du "rapport Bockel" sur la prévention de la délinquance, "un tiers concernent la responsabilité parentale", à l'aune d'une supposée "crise de l'autorité". D'autre part, s'il faut dépister dès le plus jeune âge les futurs délinquants, les pouvoirs publics ne devraient-ils pas s'inquiéter des bébés des "bonnes" familles qui "risqueraient de devenir plus tard banquiers à la Société générale, politiciens ou publicistes amateurs de montres de luxe"? P. Ben Soussan dénonce surtout "le rêve infantile et tout-puissant de contrôler et de maîtriser l'autre, dès son plus jeune âge".
"Manifeste pour une vraie politique de l'enfance", P. Ben Soussan, Erès, 80 p. 5 €