L'éducation: Quelles retombées sociales? (rapport de l'OCDE).
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Justice le mercredi 19 janvier 2011.
"L'éducation donne aux individus les moyens de développer des compétences cognitives, sociales et émotionnelles, mais aussi d'adopter les usages, les valeurs et les principes qui sous-tendent un mode de vie sain et une citoyenneté active", estime un rapport qui synthétise cinq années de recherche menées dans le cadre du projet de l'OCDE sur les Retombées sociales de l'éducation (SOL).
L'éducation pourrait non seulement aider les individus à "se faire soigner", mais aussi à "s'intéresser davantage à la politique", et à comprendre en quoi l'immigration peut "apporter une contribution essentielle à la société". Du point de vue des politiques publiques, l'éducation s'avérerait un investissement "rentable" pour "améliorer la santé" et "faire reculer et la criminalité".
Pour renforer la pratique citoyenne des jeunes, le rapport préconise "un climat d'enseignement ouvert", des "cours d'éducation civique basés sur des mises en pratique", une "philosophie" d'établissement favorisant l'"éveil de capacités civiques dès le plus jeune âge".
Mais l'école ne saurait, à elle seule, jouer son rôle social. L'environnement familial et la communauté dans laquelle évolue l'enfant seraient tout aussi essentiels. Les enfants devraient avoir l'occasion de "discuter des affaires publiques avec leurs parents", et de prendre part à des "activités civiques" au sein de la communauté locale, ce dont le scoutisme est un exemple. Le rapport rappelle que les enfants se forment par "mimétisme" et que le modèle des pairs et des parents est central. Il encourage à veiller et agir sur les conduites à risques de certains enfants (tabagisme, jeux dangereux etc.), puisqu'ils risquent d'avoir des "effets négatifs sur la santé de leurs camarades".
Le rapport valorise la précocité des actions. Le potentiel des individus serait "limité" si les "compétences ne se développent pas dès l'enfance". Ainsi la patience, l'auto-efficacité et la confiance en soi, "caractères bénéfiques", seraient à intégrer chez le jeune enfant, dès le plus jeune âge, au sein de l'environnement familial. Le rapport note que ceux qui entrent en primaire en possession de ces caractères seraient plus à même d'"être actifs au niveau social", "en meilleure santé" et susceptibles d'acquérir "des compétences d'un ordre supérieur".
Il note que l'enseignement obligatoire et les cours de rattrapage ont "un rôle essentiel à jouer" pour permettre l'équité entre les enfants, un souci revenant "aux politiques éducatives".
Il faudrait enfin adopter une "approche globale" des actions envers la petite enfance, dans laquelle "l'ensemble des parties prenantes est pleinement consciente des responsabilités de chacun". La cohérence de l'action publique supposerait une "transversalité" de l'approche, entre les ministères de l'Education, de la Santé, de la Famille et des Affaires sociales; entre le pouvoir central et les administrations locales; entre les différents niveaux d'éducation. Il s'agit là, pour l'OCDE, d'un défi majeur.