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Handicap de l'enfant: Qui solliciter, qui associer sur le terrain? (actes de colloque)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mardi 22 février 2011.

Comment individualiser l’accueil pour permettre l’intégration de tous les enfants dans le collectif ? Comment faire du handicap une opportunité pour travailler la diversité avec les enfants ? Ces deux questions faisaient l'objet de l'intervention de S. Zemmit, responsable du multi-accueil Arc en Ciel (Vénissieux, Rhône), lors du colloque "Accueillir des enfants en situation de handicap et leurs familles : Un enjeu de qualité pour la petite enfance". Les Actes du colloque, organisé le 8 octobre 2010, sont publiés ce mois-ci.

L'intervenante dresse deux écueils à éviter: le premier est de ne voir que le handicap, le second est de le nier. "Le point commun avec les autres enfants, est justement le fait d’être un enfant. C’est ce qui, pour lui comme pour les autres enfants, légitime, avant toute autre raison, le fait d’être accueilli dans le lieu d’accueil".

Elle rappelle qu'il est nécessaire de connaître les besoins de l'enfant pour construire un accueil individualisé. Il s'agit "de travailler avec les parents", d’identifier avec eux si le fonctionnement habituel du lieu permet de répondre aux besoins de l’enfant. "Par exemple, pour Mohamed, notre timide, -nous avons créé un coin cachette sous l’escalier dans lequel il peut se réfugier tout en observant tout ce qui se passe".

Deuxième objectif: intégrer ce projet individualisé dans le projet de la structure. L'intervenante conseille de penser les règles de vie "assez larges", pour éviter les exceptions et les adaptations. "La règle est-elle nécessaire ? Pour qui ? Est-elle aidante oùu excluante?"

Acceuillir ces enfants sous-entend répondre aux questionnements des autres enfants sur les différences. Le rôle de l'adulte est fondamental: "A ses observations de la différence, l’enfant associe très tôt des connotations, positives ou négatives, suivant ce qu'il va recevoir comme messages des adultes référents qui l'entourent par rapport à cette différence", estime Samia Zemmit. En réponse, il s'agit de reconnaître l’enfant en situation de handicap "par ses possibles plutôt que pas ses manques".

Le matériel pédagogique a un rôle de médiation à jouer. "Nous avons créé plusieurs lotos avec des photos d’enfants dont des enfants trisomiques". Cela permet aux enfants handicapés de s’identifier aux personnages des jeux, de ne pas se sentir isolés et aux autres enfants de se familiariser avec la différence, de poser des questions. "Le matériel pédagogique est aussi un support pour dialoguer avec les parents".

Dans certains cas, la présence d’enfants en situation de handicap peut renforcer les tensions dans le groupe :"En tant que professionnels, nous avons à être vigilants à ne pas surprotéger l’enfant, ni le rendre responsable de tous les dysfonctionnements". Quelle que soit la situation de l’enfant, l'intervenante recommande de reconnaître le préjudice subi par l’enfant, lui permettre d’exprimer ses émotions, mais également reconnaître et permettre à l’auteur de verbaliser les siens. "Aider l’un et l’autre à comprendre ce qui se passe pour chacun d’eux".

Les Actes du colloque organisé par l’ACEPP et Une Souris Verte (75 pages) sont téléchargeables ici.

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