Pénurie de personnels dans les crèches : “Sur le moyen terme, cela pourrait avoir un impact négatif beaucoup plus important sur la qualité de service“ (baromètre FFEC - Ipsos)
Paru dans Petite enfance le mercredi 14 juin 2023.
Depuis 2017, le nombre de places d’accueil formel baisse (-60 600 places), explique la Fédération française des entreprises de crèches dans son 11ème baromètre de satisfaction réalisé par l'institut de sondage Ipsos du 14 mars au 5 avril 2023.
Pourtant, le taux d’accueil formel progresse (de 57,7 % en 2016 à 58,8 % en 2020) en raison de la baisse continue du nombre d’enfants de moins de 3 ans. Par exemple, on compte 19 000 naissances de moins en 2022 par rapport à 2021. Or, les créations de places de crèches (+41 800 depuis 2016) ne suffisent plus à compenser la réduction continue d’assistantes maternelles (-77 300 places sur la période 2016-2020), “une situation qui empêche près de 160 000 parents de prendre ou reprendre un emploi faute de modes d’accueil adapté à leurs besoins et à leurs moyens“, précise la FFEC.
Elle fait d'ailleurs valoir que 49 % des crèches manquent de professionnels, tandis que plus de 150 000 assistantes maternelles partiront à la retraite d’ici 2030. Pourtant les indicateurs de satisfaction concernant l'accueil en crèches en 2023 sont bons, effaçant “la tendance à la baisse“ observée l’année dernière.
Effectivement, la confiance des parents est élevée, 93 % recommanderaient leur crèche, et 97 % d'entre eux sont convaincus que leur enfant est heureux d’y aller. Le passage en crèche est considéré comme une étape indispensable ou souhaitable pour leur enfant dans leur développement par plus de 9 parents interrogés sur 10.
Ils saluent encore le professionnalisme des équipes, qui cependant “s'épuisent“ selon la FFEC et ne sont “pas assez nombreuses“ en raison d'une pénurie de professionnels diplômés : 31 % de places de crèches supplémentaires ont été crées de 2011 à 2021, pour seulement +7 % de nouveaux éducateurs de jeunes enfants (EJE) et +20 % de nouveaux auxiliaires de puériculture, ce qui explique “de manière mécanique les 10 000 professionnels manquants recensés en avril 2022“. La Fédération s'alarme ainsi de ce que “sur le moyen terme, cela pourrait avoir un impact négatif beaucoup plus important sur la qualité de service.“
Mais l’accès à ce mode d’accueil collectif “reste très compliqué pour les parents sans une aide de leur employeur“ selon les résultats du baromètre Ipsos. Plus de 2 parents interrogés sur 5 ont pu bénéficier d’une place en crèche via leur employeur ou celui de leur conjoint. Cela leur permet d'avoir accès à un mode d’accueil collectif (pour 59 % des répondants), de pouvoir reprendre le travail rapidement (52 %) et d'être assurés d’avoir une structure de qualité pour son enfant (48 %). Sans cette possibilité, “2 parents sur 3 se seraient retrouvés démunis pour faire garder leur enfant“, dont 57 % qui n’avaient pas d’autres solutions et 9 % qui ne savaient pas quelle autre solution ils auraient pu trouver.
Le baromètre ici