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Les conséquences de la pandémie sur les familles et la petite enfance (rapport ONAPE)

Paru dans Petite enfance le mercredi 29 décembre 2021.

En 2020, année de départ de la pandémie de Covid-19, la France a comptabilisé 736 000 naissances, soit 17 000 de moins qu’en 2019. Une diminution qui confirme un “mouvement continu“ depuis six ans, explique l’Observatoire national de la petite enfance dans son dernier rapport annuel. Ses auteurs ajoutent que “cette baisse des naissances a été accentuée en décembre 2020, soit 9 mois après le premier confinement de mars 2020, et encore plus fortement en janvier 2021“, et que “le contexte de crise sanitaire et de forte incertitude sur sa durée et ses effets sur les revenus ou la santé a pu en effet inciter des couples à reporter leurs projets de parentalité.“

L’accueil des tout-petits, lui aussi impacté par la crise sanitaire, poursuit cette évolution de baisse démographique. En 2019, selon le rapport de l'ONAPE, la capacité théorique d’accueil pour 100 enfants de moins de 3 ans est de 59,8 %. Un taux de couverture en hausse de 2 points par rapport à 2016, mais en baisse de 22600 places.

33 % de ces places sont disponibles auprès d'assistantes maternelles, le premier lieu d'accueil qui baisse cependant depuis 2016 (- 0,4 point). Les crèches (ou établissements d’accueil du jeune enfant dits EAJE, ndlr), ont une capacité d'accueil en forte hausse (20,9 % contre 18,5 % en 2016). 82 700 places sont théoriquement disponibles en école préélémentaire, en baisse de 0,3 point, tandis que les salariées à domicile ont une capacité d'accueil stable (+0,2 point) sur la période.

Les auteurs du rapport ont par ailleurs constaté une baisse de moitié des heures réalisées par les crèches (baisse d’activité supérieure à 50 % en heures réalisées en mars 2019 par rapport à mars 2020, baisse de fréquentation pour 73 % des Eaje à la rentrée 2020..) ainsi qu'une “chute historique“ de l’activité des assistantes maternelles et des gardes à domicile. Les premières ont vu leur activité “réduite ou interrompue pour certaines“ avec un nombre d’heures d’accueil en baisse de 8,4 % et principalement concentré en Île-de-France, en Rhône-Alpes et dans la région Pays-de-la-Loire. Ils ont en outre calculé que “la baisse de l’activité est encore plus marquée pour les salariées de la garde d’enfant à domicile“, avec 16,5 % d’heures déclarées en moins par rapport à 2019.

Est précisé que les dépenses d’accueil dédiées aux enfants âgés de 0 à 6 ans, d'un montant total de 32,2 milliards d’euros en 2020, ont diminué de 2,4 % par rapport à 2019, mais qu'elles ont été atténuées par la mise en place des mesures de soutien du gouvernement (aides exceptionnelles de 712 millions d’euros de la branche Famille à destination d’établissements d’accueil du jeune enfant, activité partielle pour les assistantes maternelles).

Selon une étude sociologique élaborée par un réseau de chercheurs spécialistes de l’articulation des temps sociaux, la continuité des activités professionnelles et pédagogiques pendant le confinement a été “principalement effectuée par les mères“.

Certaines familles ont de plus vécu le confinement comme une occasion de mettre pleinement en pratique un style éducatif fait de priorisation des activités familiales sur les activités professionnelles, “permettant de se recentrer sur la sociabilité familiale et d’avoir plus de disponibilité envers les enfants“, avec des bénéfices “du point de vue des relations parents/enfants, des relations au sein de la fratrie, de l’équilibre entre les temps collectif et individuel.“ Dès lors, la prise en charge exclusive des enfants “a certes été un bouleversement, mais d’une envergure moindre que pour d’autres, du fait d’une habitude à prendre en charge elles-mêmes leurs enfants en dehors des temps délégués aux institutions scolaires et de la petite enfance.“

En revanche, “pour d’autres familles, notamment de classes supérieures, habituées à partager leur temps entre vie professionnelle et vie personnelle et donc à déléguer davantage de la socialisation de leurs enfants à des tiers, le confinement a pu les mettre plus à l’épreuve.“ Les auteurs expliquent que “les mères expriment des difficultés intenses liées à la nécessité de se conformer à des rôles sociaux hautement valorisants à leurs yeux, en conciliant vie professionnelle en distanciel et vie familiale avec la mise en place de l’école à domicile.

Le rapport 2021 ici

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