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“Le taux de pauvreté des enfants a augmenté de 17,3 % en 2008 à 21 % en 2018“ (UNICEF)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le lundi 21 novembre 2022.

“Le contexte actuel d’accumulation des crises a de lourdes répercussions sur les enfants et les adolescents, en France et dans le monde“, estime la présidente de l’UNICEF France, alors que l'organisation des Nations Unies publiait dimanche 20 novembre un rapport consacré aux droits de l'enfant en France.

“Les enfants les plus vulnérables, qu’ils soient en situation de grande pauvreté, de handicap, victimes de violences, confiés à des institutions, enfermés ou détenus, ou en situation de migration, peinent à voir leurs droits les plus élémentaires garantis.“ Et si la France a accompli “des progrès en ce qui concerne la situation des droits des enfants, à travers l’amélioration de son cadre législatif“, puisque notamment l’Assemblée nationale s’est récemment dotée d’une délégation aux droits des enfants, l’UNICEF France estime que “les politiques publiques existantes en matière d’enfance sont nombreuses mais très éparses, ce qui nuit à leur lisibilité, à leur efficacité et à leur visibilité“.

Est révélé qu'1 enfant est tué tous les 5 jours par l'un de ses parents. De plus, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, et 45 % des Français suspectent au moins un cas de maltraitance dans leur environnement immédiat, familles, voisins, collègues, amis proches. Le nombre de signalements et celui des enfants confiés s’accroissent – notamment depuis le confinement. Les appels au 119 ont ainsi augmenté de 56 % entre mars et mai 2020.

D'ailleurs, les conséquences de la crise du Covid-19 se font sentir sur l’état de la santé mentale des enfants et des jeunes en général, et en particulier des filles et des enfants vivant dans des milieux précaires. Ce sont ainsi 1/3 des enfants de 6 à 18 ans qui déclarent souffrir de troubles psychologiques, tandis qu'1 jeune sur 4 déclare se sentir souvent déprimé. Entre 200 000 et 400 000 enfants auraient selon les estimations besoin de soins en santé mentale. Les passages aux urgences pour geste suicidaire ont augmenté de 52 % chez les 11-14 ans, et de 35 % chez les enfants âgés de 11 à 17 ans par rapport à la période pré-pandémique.

Concernant le droit à l'éducation, l'Unicef s'alarme de la situation en Guyane, où le taux de scolarisation des enfants de 6 à 13 ans n’est que de 92,6 % alors qu'il oscille pour l'ensemble du pays de 97 % à 3 ans et 100% à 6 ans.

En outre, les enfants vivant en bidonville ou en situation de mal logement, ainsi que les mineurs non accompagnés (MNA) souffrent d’un accès plus difficile à l’école. Le rapport indique d'ailleurs que “les enfants en situation de migration correspondent à l’un des publics les vulnérables sur le territoire français“ et que la situation des Mineurs non accompagnés (MNA) s’est dégradée depuis 2016 “en raison de l’impact des dernières évolutions législatives et réglementaires“. Sont comptabilisés au moins 33 786 enfants qui ont été placés en rétention (dont 1 460 en métropole et l’immense majorité à Mayotte) depuis 2012.

En septembre 2022, ce sont plus de 42 000 enfants qui étaient sans-domicile, tandis que plus d’1 enfant sur 5 vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le taux de pauvreté des enfants a augmenté de 17,3 % en 2008 à 21 % en 2018, et celle-ci est “particulièrement aiguë en Outre-mer“ avec 8 enfants pauvres sur 10 à Mayotte, 6 sur 10 en Guyane et dans certains départements tels que la Seine-Saint-Denis ou le Nord.

“Confrontée à une crise majeure se traduisant par un rétrécissement de ses activités sanitaires et une couverture insuffisante des besoins“ depuis une vingtaine d'années, les difficultés de la protection maternelle et infantile (PMI) sont également pointées du droit, avec par exemple 270 ETP de médecins qui ont été perdus entre 2016 et 2019, “soit une baisse annuelle moyenne de près de 5 %“. De même, “l'Assurance maladie ne finance la PMI que de manière marginale (35 M€) alors qu’il s’agit d’une politique sanitaire préventive particulièrement efficiente. Le nombre de consultations infantiles à la PMI a baissé de 4,5 % en moyenne chaque année entre 2016 et 2019. Faute de moyens, les équipes de PMI se concentrent sur la période périnatale et les deux premières années de la vie de l’enfant.“

Le rapport ici

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