Des moyens pour déconstruire les stéréotypes de genre des élèves... et des adultes (revue VEN, CEMEA)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le mercredi 28 février 2024.
"Les femmes sont douces et les hommes sont forts", "Les femmes adorent les bébés, les hommes préfèrent les enfants plus grands", "quand un bébé arrive le matin (à la crèche) et qu'il n'a pas été changé, (la puéricultrice) jugera plus sévèrement la 'négligence' de la mère, tandis qu'elle aura une pointe d'attendrissement pour le père qui fait ce qu'il peut". Ces stéréotypes et ce constat ont été verbalisés lors d'une formation proposée par les CEMEA belges "pour une éducation à l'égalité des genres". C'est d'ailleurs le thème du dossier du dernier numéro de la revue VEN (Vers l'éducation nouvelle) alors que "les réflexes machistes et masculinistes se renforcent dans la société française".
"23 % des hommes de la tranche 25-34 ans considèrent qu'il faut parfois être violent pour se faire respecter" et "seulement 48 %" d'entre eux s'inquiètent de l'image de la femme dans les films pornographiques, contre 79 % des plus de 65 ans, selon le dernier rapport du HCE (Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes). Il convient donc d' "interroger le rôle de l'éducation dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles" (ou VSS). Cette lutte suppose que chacun soit "porté.e, au sein de son institution, par un projet de lutte contre les VSS et pour une véritable égalité femmes-hommes". Car chacun doit se défaire de ses préjugés dont il/elle n'a pas toujours conscience. "Par exemple, je me rends compte que ce n'est pas forcément évident pour moi qu'un enfant ait deux papas ou deux mamans", note une participante à la formation en Belgique.
Dans une école des environs d'Angoulême (Charente) a été lancé un chantier de végétalisation de la cour de récréation, l'occasion d'une réflexion sur "la répartition genrée des espaces" et d'une observation de "l'organisation spatiale des jeux" : "Les garçons étaient au centre et les filles à la périphérie." Mais une réglementation se met en place, "un jour sur deux, l'endroit est réservé aux filles". Il y a beaucoup moins de disputes depuis que la cour a été réaménagée et cette règle instaurée. "La répartition de l'espace est plus égalitaire mais la grande majorité des filles et des garçons continuent à jouer séparément."
La revue des CEMEA, n° 592, janvier - mars 2024