Assistants familiaux : un métier qui peu à peu se professionnalise, où l'on trouve davantage d'hommes (DREES)
Paru dans Petite enfance, Périscolaire, Justice le vendredi 29 décembre 2023.
Près de 40 % de l’ensemble des jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE), soit 74 700 mineurs et jeunes majeurs âgés de moins de 21 ans, étaient accueillis par quelque 38 000 assistants familiaux en 2021, indique la DREES dans une note publiée le 28 décembre.
Evolutions
“Fortement féminisé“, le métier ne compte que 10 % d'hommes, même si leur place “progresse peu à peu“, constate l'autrice de la note, leur proportion au sein des assistants familiaux passant de 6 % des débutants de 2004, 2005 ou 2006 à 20 % de ceux ayant commencé en 2017, 2018 ou 2019.
Le métier est de plus “particulièrement âgé“, poursuit Béatrice Le Rhun avec un quart des assistantes familiaux qui ont atteint ou dépassé l’âge de 60 ans, et un âge médian fixé à 55 ans ou plus. Cette “structure par âge“ s'explique par le fait que “la quasi-totalité des personnes exerçant le métier d’assistant familial ont connu des expériences professionnelles avant d’exercer“ et semble constituer “un prolongement d’une première carrière souvent menée dans des métiers à vocation sociale“.
Engagement
D'ailleurs les assistants familiaux, pour la plupart, “ne prennent pas l’ensemble des congés auxquelles ils ont droit“ ce qui témoigne selon la statisticienne d'un “très fort engagement“. Leurs principales motivations à l’exercice du métier sont l’envie de venir en aide à des enfants en difficulté (78 %) ou encore de travailler auprès des enfants et des jeunes (62 %).
Nombreux sont les assistants familiaux qui ont été eux-mêmes accueillis par l’ASE au cours de leur enfance (15 %), dans quatre cas sur cinq dans une famille d’accueil. Ils (et elles) vivent le plus souvent en couple (87 % des assistants familiaux en 2021), mariés ou pacsés avec une personne vivant dans leur logement (à 79 %). La quasi-totalité (96 %) sont parents d’au moins un enfant : 12 % en ont un seul, 36 % en ont deux et 52 % en ont au moins trois.
En 2021, 25 % des assistants familiaux accueillent 1 enfant confié au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE), 35 % en ont 2, 26 % en ont 3 et 9 % accueillent 4 enfants ou plus.
Etudes et emploi
Question niveau d'études, les assistants familiaux sont “deux fois plus nombreu(x) que la population générale à avoir pour plus haut diplôme un CAP ou un BEP“, à savoir 42 % d'entre elles et eux, tandis que 22 % ont au maximum un baccalauréat et 15 % seulement sont diplomé.es du supérieur. Néanmoins les plus jeunes sont davantage diplômés : 27 % des assistants familiaux de 55 ans ou plus sont titulaires du brevet des collèges ou ne sont pas diplômés, contre 7 % de ceux âgés de moins de 45 ans. De même, 56 % des assistants familiaux détiennent un Diplôme d'Etat d'assistant familial (DEAF) créé en 2005 et 6 % un autre diplôme, un titre professionnel ou un certificat dans le domaine sanitaire ou social. Or, un tiers des assistants familiaux ayant reçu leur agrément avant 2005 le possèdent, contre deux tiers de ceux qui l'ont obtenu après 2005.
Malgré cette professionnalisation progressive, il n'en reste pas moins que 93 % des assistants familiaux exerçant en 2021 “n’ont pas eu de difficulté à trouver un employeur, une fois l’agrément obtenu“, et plus précisément, 67 % déclarent avoir trouvé leur premier emploi dans les six mois suivant l’obtention de l’agrément, 85 % dans les douze mois et 94 % dans les vingt-quatre mois.
A noter que les assistants familiaux sont à 88 % employés par des départements, à 10 % par des associations, et 2 % le sont par les deux niveaux de collectivité.
La note ici