Le taux de natalité des femmes immigrées n'est pas très différent de celui des femmes sans ascendance migratoire (INSEE)
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 01 mars 2023.
Les femmes immigrées, résidant en France métropolitaine, nées entre 1960 et 1974 ont eu en moyenne 2,35 enfants au cours de leur vie. "Par comparaison, les femmes nées en France sans ascendance migratoire directe (ni immigrées ni descendantes d’immigrés) des mêmes générations ont donné naissance à 1,86 enfant au cours de leur vie", calcule l'INSEE dans une note que vient de publier l'institut.
Un certain nombre de données amènent à préciser cette moyenne qui varie avec les générations. "La proportion de femmes avec cinq enfants ou plus a notamment été divisée par 3, passant de 20 % pour les immigrées nées entre 1950 et 1954 à 6 % pour celles nées entre 1970 et 1974. Cette évolution va de pair celle des caractéristiques sociodémographiques des immigrées qui ont profondément changé, "notamment l’accroissement du niveau de diplôme, évolution partagée avec les femmes non immigrées". L'auteur de la note, Didier Reynaud distingue en effet les femmes qui sont sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat et qui ont eu en moyenne 2,71 enfants, tandis que les femmes diplômées de l’enseignement supérieur en ont eu 1,75, soit à peine plus, 0,13, que leurs homologues sans ascendance immigrée.
L'auteur de la note établit aussi des différences selon l'origine géographique. "Parmi les femmes immigrées nées entre 1960 et 1974, la descendance finale de celles originaires d’Afrique, de Turquie et du Moyen-Orient est la plus élevée, avec en moyenne 2,8 enfants ou un peu plus (...). À l’opposé, les femmes immigrées nées en Europe hors pays du Sud et en Asie hors Turquie et Moyen-Orient ont eu en moyenne 1,76 enfant, soit moins que les femmes nées en France (...). Les femmes immigrées nées en Italie, Espagne ou Portugal entre 1960 et 1974 ont eu en moyenne 1,91 enfant durant leur vie féconde."
L'auteur note également que "plus les femmes ont migré jeunes", moins elles ont d'enfants. "En particulier, celles arrivées en France avant l’âge de 5 ans ont une descendance finale assez proche de celle des femmes sans ascendance migratoire directe." Il note aussi que les femmes arrivées en France à 24 ans ou plus "sont nettement plus âgées lors de la naissance de leur premier enfant que les femmes sans ascendance migratoire directe (...). Ces femmes peuvent ainsi avoir tendance à repousser leurs maternités du fait de la migration."
Enfin, l'auteur estime qu'entre 2017 et 2021, l'ICF (indicateur conjoncturel de fécondité) des femmes nées à l’étranger s’établit à 2,37 enfants par femme, contre 1,81 pour l’ensemble des femmes.
La note "Combien les femmes immigrées ont-elles d’enfants ?" ici