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Les masques transparents gêneraient davantage le développement langagier que les masques opaques (Fédération des orthophonistes, revue ANAE)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le jeudi 17 février 2022.

"Non, le port du masque n’est pas délétère pour le développement du langage" chez l’enfant "tout venant", s'exclament dans un communiqué commun la Fédération nationale des orthophonistes, l’Union nationale pour le développement de la recherche et de l’évaluation en orthophonie et le Collège français en orthophonie (CFO).

Les trois associations font état d'une étude "très récente" qui "montre que les enfants de 2 ans sont tout à fait capables de reconnaître des mots courants produits avec un masque opaque. La généralisation du port du masque entraînerait même "une amélioration de la capacité à identifier les émotions d'autrui à partir du regard". Ces études portent des enfants "présentant un neurodéveloppement typique" et il appartient aux orthophonistes qui "reçoivent des patients porteurs de troubles du langage et de la communication" d'aider leurs patients "à surmonter les obstacles à leur communication : le masque en est un pour certains". Les trois organisations mettent en cause "un regroupement d’une centaine d’orthophonistes, nommé Collectif national des orthophonistes de France" qui "revendique l’arrêt du port du masque pour et auprès des enfants" et qui "ne porte pas la voix de la profession".

Le communiqué cite en outre deux articles publiés dans des revues anglo-saxones ("Infants recognize words spoken through opaque masks but not through clear masks" et "Reading the mind with a mask? Improvement in reading the mind in the eyes during the COVID-19 pandemic").

L'article de l'UNADREO ici

Pour sa part, la revue ANAE dans sa dernière livraison (février 2022) publie un article sur "les effets du port du masque sur la reconnaissance des visages et des émotions". Premiers constats : "le masque modifie le signal vocal" et entraîne une diminution de sa puissance et il a aussi "un effet sur l'intelligibilité de la parole", mais uniquement pour les "discours émotionnels". Les discours de type informatif sont "aussi bien compris lorsque le locuteur port(e) un masque que lorsqu'il n'en port(e) pas". A l'inverse, des bébés de 10 mois peuvent "repérer les informations visuelles disponibles sur un visage, y compris masqué, à condition que ce dernier exprime une émotion". Des enfants âgés de 22 mois parviennent à reconnaître les mots "aussi bien lorsque le visage de la locutrice était entièrement visible que lorsque (sa) bouche était recouverte par le masque opaque. Cependant, les performances étaient légèrement moins bonnes dans la condition visière transparente. Cela suggère que (...) les nourrissons peuvent compenser le manque d'information labiale en se concentrant sur le signal acoustique de la parole." En ce qui concerne l'apprentissage de la lecture, le recours à "la lecture labiale", l'accès au visage du locuteur, semble profiter uniquement aux élèves considérés comme "à risque de ne pas apprendre à lire".

Article de T. Cavadini, M. Fort, O. Pascalis, E. Gentaz (U. de Genève, U. de Grenoble Alpes, Lyon 1).

 

 

 

 

 

 

 

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