Un guide pour aider parents et professionnels de la petite enfance à repérer et signaler les troubles du neuro-développement chez les 0-3 ans (CNAF)
Paru dans Petite enfance le mardi 01 février 2022.
“Accompagner les professionnels de ‘première ligne‘ à mieux repérer et à signaler les écarts de développement des enfants“. Voici un des objectifs principaux du livret élaboré par un groupe de travail associant la CNAF, des parents et les principaux acteurs du secteur de la petite enfance, disponible depuis lundi 31 janvier 2022.
Le rôle des professionnels de la petite enfance, qui sont “les mieux placés pour identifier les difficultés“ est qualifié d' “important pour ces enfants afin de participer à l’évaluation de leur situation et mieux les accompagner dans leurs parcours de vie“, alors que chaque année en France, 10% des enfants naissent avec un trouble du neuro-développement (selon l'INSEE en 2021 il y aurait eu 738 000 naissances, voir ici).
Le livret, composé de 5 grilles d'observation (de 6 mois à 36 mois), offre aux professionnels la possibilité d' “objectiver leurs inquiétudes et d’aborder avec les parents la question d’un développement inhabituel“ de l'enfant. Par exemple doit être indiqué si l'enfant sait (ou pas encore, avec ou sans aide), à six mois, “se tenir assis.e en s’aidant de ses mains“ ou “se saisir, attraper un objet qu’on lui tend“.
Il s’agit ici “d’aborder le développement de l’enfant dans une vision globale et de prendre le temps“ en permettant aux parents, en établissant une relation de confiance, “d’exprimer leurs émotions, leurs inquiétudes et leurs questionnements sur les besoins de leur enfant".
Est expliqué que “le neuro-développement recouvre l’ensemble des mécanismes qui, dès le plus jeune âge, et même avant la naissance, structurent la mise en place des réseaux du cerveau impliqués dans la motricité, la vision, l’audition, le langage ou les interactions sociales“, mais quand le fonctionnement d’un ou plusieurs de ces réseaux est altéré, certains troubles peuvent apparaître (troubles du langage, des apprentissages, difficultés à communiquer ou à interagir avec l’entourage).
Dès lors, on parle de “troubles du neuro-développement (TND), parmi lesquels figurent le trouble du spectre de l’autisme (TSA), trouble du développement intellectuel, troubles Dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, dyscalculie, dysorthographie), trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).“
Le cerveau des jeunes enfants, précise le document, est qualifié de “plastique“ c’est-à-dire qu’il peut évoluer, il est capable de s’adapter et de se réorganiser. Il peut ainsi créer de nouvelles connexions, compenser un problème ou encore contourner des difficultés à condition d’être stimulé par des professionnels.
“C’est pour cela qu’il est important d’agir le plus tôt possible“, indique le guide qui souhaite déceler les signes d’un développement inhabituel pour permettre d' “écarter, au plus vite, les inquiétudes ou d’identifier plus précisément les difficultés“, car la “mise en œuvre d’interventions précoces dès la suspicion d’un TND peut influencer de façon majeure la trajectoire de développement d’un enfant et ses capacités à 3 ans, à rentrer à l’école dans les meilleures conditions.“
Le livret s'adresse aux professionnels de la petite enfance (éducateurs de jeunes enfants, puériculteurs, psychologues, auxiliaires de puériculture, assistantes maternelles, etc..) mais également aux parents d’un enfant de moins de trois ans. Ces derniers peuvent avoir des inquiétudes ou des questions à propos du développement de son enfant.
Est cependant précisé que ce livret “ne permet pas d’établir un diagnostic. Il doit aider à mieux repérer les difficultés et à adresser l’enfant vers le professionnel compétent. Par ailleurs, chaque enfant évolue à son rythme et les observations, à suivre, ne doivent pas faire l’objet d’interprétation sans un examen médical complet.“
Selon Claire Compagnon, déléguée interministérielle à l'autisme et aux troubles du neuro-développement (DIA-TND) près de 20 000 enfants bénéficient depuis 2019 du dispositif de repérage et d’interventions précoce, tandis que 55 000 médecins généralistes et pédiatres sont en train d'être sensibilisés à la question.
Le guide (ici)