Pour l'Unesco, au moins une année d'enseignement pré-primaire obligatoire serait capitale
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Orientation le jeudi 15 juillet 2021.
“Ne pas bénéficier d'une éducation dès la petite enfance peut enfermer les enfants dans le dénuement et la marginalisation. De nombreux avantages pour les enfants bénéficiant d'une éducation de la petite enfance de qualité sont transmis d'une génération à l'autre avec des impacts positifs sur la société dans son ensemble. Pourtant, trop de jeunes enfants en sont privés“ estime Stefania Giannini, sous-directrice générale de l'UNESCO pour l'éducation.
Cette parole s'illustre à travers deux rapports de l'agence spécialisée de l'ONU, traitant de l'inclusion et de l'éducation pré-primaire. Ainsi selon elle, “permettre aux enfants d’aller à l’école dès le plus jeune âge est un moyen de réduire les inégalités entre les enfants marginalisés et les autres“, d'où son souhait d'un accès équitable, condition préalable à l’inclusion, alors qu' “un enfant sur quatre n’est pas scolarisé pendant l’année qui précède son entrée officielle à l’école primaire“.
L'Unesco, qui indique de plus que “seuls 28 % des pays dans le monde ont rendu l'enseignement pré-primaire obligatoire“, avec un pourcentage allant de 0 % dans ce qu'elle nomme les “États arabes“, à 55 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, demande aux gouvernements d'en garantir au moins une année. Elle expose notamment la situation des enfants les plus pauvres, “confrontés à des obstacles supplémentaires en termes d'accès“, comme le montre la situation des enfants roms en Europe, dont “plus de la moitié n'a toujours pas accès à l'enseignement pré-primaire“. L'agence cite également le Malawi, où “une étude portant sur les professionnels de la petite enfance a révélé que la plupart d'entre eux étaient des femmes bénévoles et que seule une sur trois avait des qualifications adéquates“.
L'Unesco précise ainsi qu'en 2018, les investissements moyens consacrés à l'enseignement pré-primaire dans les pays à revenu faible et intermédiaire ne constituaient que 2 % des budgets de l'éducation. Elle plaide pour leur augmentation car selon elle, “l'enseignement pré-primaire est également essentiel pour identifier les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers et mettre en place des interventions correctives". Une “identification précoce des besoins est un investissement nécessaire“, avec la mise en place par les gouvernements “des registres d’état civil, des services de diagnostic, des programmes de développement des capacités professionnelles, des équipes pluridisciplinaires et des initiatives d’éducation des parents pour aider les parents, notamment les plus défavorisés, à améliorer leurs connaissances et à accéder aux services dont ils ont besoin pour leurs enfants.“
“Les éducateurs ont parfois des préjugés à l’égard de l’inclusion, ne sont pas forcément en mesure d’adapter les stratégies et les relations pédagogiques ou manquent de compétences spécialisées, comme l’utilisation de technologies d’assistance ou la mise en œuvre de programmes d’éducation personnalisés“, affirme enfin l'Unesco. Selon elle, “dire que les éducateurs de la petite enfance doivent être sélectionnés et préparés de manière appropriée peut sembler évident. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas, surtout dans les environnements où les ressources sont limitées, où les éducateurs de la petite enfance sans connaissances spécialisées sont souvent livrés à eux-mêmes.“ Ces derniers auraient besoin d'être conseillés pour se faire aider par des spécialistes, pour améliorer leur capacité à aménager l’environnement de leurs classes, adapter leurs stratégies pédagogiques et mettre en œuvre des programmes d’éducation personnalisés.
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