Hors-contrat : Le groupe Babilou rachète l'école Wi School pour travailler sur la continuité 0 - 6 ans
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le vendredi 07 septembre 2018.
Travailler sur le continuum éducatif de 0 à 6 ans, tant sur les temps scolaires que périscolaires, mais aussi sur le développement de la confiance en soi, l'envie d'apprendre, l'acquisition d'un langage riche et l'ouverture aux autres : tels sont quelques-uns des objectifs qui ont motivé le rapprochement du Groupe Babilou, réseau qui rassemble plus de 600 structures d'accueil (crèches d'entreprises et de collectivités, clubs enfants et écoles maternelles), avec l'école Wi School à Paris, qui met en œuvre les pratiques Montessori à la maternelle et Freinet en élémentaire. Le réseau a racheté cette école, créée en 2008 dans le 9e arrondissement et qui accueille 94 enfants de 3 à 13 ans, et ouvrira un deuxième établissement sur le même modèle le 1er janvier 2019 dans le 15e arrondissement de Paris. Il accueillera une classe de 26 à 28 élèves, âgés de de 3 à 6 ans et encadrés par deux éducateurs.
"Nous nous étions rendus compte, en observant des établissements à l'étranger qui font partie de notre réseau, en Allemagne et en Argentine par exemple, que là où la continuité éducative est naturelle, la pérennité des apprentissages est assurée", explique le directeur général du groupe Babilou, Xavier Ouvrard. "Nous avons donc voulu créer la même continuité et cherché, pendant 18 mois, dans quelles écoles nous pourrions investir. Nous avons la même vision de la pédagogie que Wi School et partageons notamment les 3 grands piliers pédagogiques qui fondent notre approche, notamment encourager la confiance en soi alors que les études montrent que les petits français en manquent, et l'acquisition au plus tôt d'un langage complexe." Acquisition du langage pour laquelle, par exemple, le groupe Babilou privilégie déjà une approche "complexe" puisque dans ces établissements, on ne parle pas de chien, par exemple, mais de Teckel, Berger allemand... "pour enrichir la perception de l'enfant", précise encore le DG.
Approche bilingue et par groupes d'âges hétérogènes
Les deux structures doivent bénéficier de l'expertise de l'une et l'autre tant au niveau de l'accueil, que des méthodes pédagogiques et des contenus. Ce sera, par exemple, l'extension aux structures d'accueil de jeunes enfants de l'approche bilingue français-anglais développée par l'école Wi School et "de l'ouverture sur les langues parlées dans la famille", précise Flora Belot, la directrice de l'école Wi School. "Nos professionnels ne sont pas forcément formés à la prise en compte des différentes cultures", note de son côté Xavier Ouvrard.
Du côté des méthodes, Babilou souhaite aussi bénéficier de l'expertise de Wi School concernant "l'approche individualisée", puisque les enfants y travaillent en groupes de niveaux et d'âges hétérogènes, et ce alors que le réseau développe également de son côté le principe des "petites familles", où l'on mélange les âges. Une dimension importante, selon le DG de Babilou, d'une part parce qu'elle permet de "développer des solidarités", d'autre part parce que cette approche permet de développer la perception chez l'enfant "que l'on n'a pas besoin de savoir les mêmes choses au même âge, alors que c'est un travers de l'éducation en France", regrette-t-il.
Travail en commun sur le périscolaire qui placera l'enfant au centre des activités
À l'inverse, l'expérience de Babilou en matière d'accueil de jeunes enfants doit servir à améliorer l'accueil de ces derniers en maternelle. Les deux structures prévoient notamment de travailler sur la préparation de l'accueil en maternelle avec l'instauration de visites de l'école, ce qui contribuera, entre autres, à "apaiser les parents", et sur la question de la séparation avec l'objet transitionnel, comme le doudou et la tétine, aspect "qui ne fait pas toujours l'objet d'une réflexion en maternelle", observe Flora Belot.
Les deux structures ont également prévu de travailler en commun sur l'offre périscolaire en s'appuyant sur les activités déjà développées par Babilou au sein de son "Filapi Club Enfants". Des activités seront ainsi proposées au sein de l'école, le soir après l'école, le mercredi et pendant les vacances scolaires, en leur donnant l'orientation privilégiée par l'école, "placer l'enfant au centre de l'activité", précise encore Flora Belot. Il s'agira, par exemple, d'introduire une autre méthode éducative en musique que l'apprentissage descendant qui consiste à faire apprendre le solfège, la pratique, etc.
Pour mettre en place progressivement ce continuum éducatif, Babilou a notamment prévu de mettre en œuvre des formations communes pour les professionnels des crèches et les éducateurs de l'école en s'appuyant sur l'École centrale de puériculture Paul Strauss, qui forme chaque année plus de 200 auxiliaires de puériculture et que le réseau a repris en 2017. La nouvelle école Wi School sera installée de son côté dans des locaux qui appartiennent à Babilou et accueillaient déjà des activités Filapi. Sur la base de cette première expérience, Babilou envisage de développer ce même type de partenariat dans d'autres villes de France.
Camille Pons