Devant le CESE, JM Blanquer évoque un "Service sanitaire" pour l'éducation à la santé à l'école
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 14 mars 2018.
L’assemblée plénière du Conseil économique, social et environnemental (CESE) était consacrée hier mercredi 14 mars, à l’adoption d’un avis "Pour des élèves en meilleure santé", rapporté par Jean-François Naton (groupe CGT) et Fatma Bouvet de la Maisonneuve (personnalité associée) en présence du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer qui a rappelé son respect pour l’institution et l’inspiration qu’elle peut donner pour "améliorer le système scolaire".
Les rapporteurs ont défini trois axes : la prévention, les réponses aux besoins des élèves, l’action de l’école et ils ont insisté non pas tant sur des contenus des textes qui font consensus que sur leur effectivité, notamment en ce qui concerne la visite bilan de santé pour 100% des élèves à l’âge de 6 ans, "ce qui est loin d’être le cas".
Le ministre a rappelé les "quatre engagements récemment pris avec Agnès Buzyn, ministre de la Santé pour être efficaces ensemble" via des "conventions ARS et rectorats centrées autour des parcours de santé" : 1) Une politique de santé scolaire, avec en préalable un parcours de santé des enfants de 0 à 6 ans défini dans les conventions ; 2) Coordonner en matière de santé avant 6 ans l'action des professions de santé avec les PMI pour la détection des troubles ou affections susceptibles d’obérer les apprentissages ; 3) Offrir aux familles des ressources dans les "mallettes aux parents" pour mieux affronter les questions de santé ; 4) Des actions concrètes de prévention à l’école et dans les établissements scolaires en cohérence avec les objectifs de santé publique.
Sur ce dernier point et soucieux d’être déjà dans "les premières avancées" de cette politique, le ministre a ensuite évoqué devant le CESE, la prochaine mise en place d’un "Service sanitaire" décidée avec sa collègue A. Buzyn : "50 000 étudiants en santé, des médecins et personnels des autres professions de santé vont être dédiés à la ‘prévention primaire’ c’est-à-dire l’éducation à la santé et à la lutte contre les inégalités". Ces étudiants, a précisé M. Blanquer "iront dans les écoles, après 2 à 3 semaines de formation (…) et 2 à 3 semaines en présence des élèves", une décision qui sera effective "après des expérimentations dès maintenant mises en place à Angers, Clermont-Ferrand, Caen et Dunkerque, et une généralisation à la rentrée 2018-19".
Le 10 avril, une réunion des directeurs régionaux de santé et des recteurs mettra en place leur coopération "avec l’effectivité de la visite médicale comme objectif".
S’agissant de la valorisation des personnels de santé au sein du système éducatif, demandée dans l’avis du CESE, le ministre a annoncé la prochaine session de formation des personnels les 24 et 25 mai avec pour thème les écrans et les pratiques numériques et les impacts sur la santé et conditions d’études des élèves et destinée aux recteurs, dasen, conseillers techniques des préfets et divers personnels de santé de l’éducation ; des sessions de formation à la prévention et aux premiers secours seront également déclinées dans les territoires.
Le ministre a encore évoqué l’importance toute particulière des parents dans l'éducation à la santé et leurs relations avec les enseignants ; il a également informé l’assemblée de la mise en place deconcertations avec les associations et syndicats sur les fiches santé à insérer dans les "mallettes des parents".
L’avis consensuel a été adopté par 171 voix pour et une voix contre.