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Pédopsychiatrie : quatre organisations alertent sur le risque de disparition de la discipline

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le lundi 12 juin 2017.

"En 10 ans, le nombre de pédopsychiatres a été divisé par deux. Il le sera encore dans les 10 années suivantes", alertent les pédopsychiatres réunis au sein de quatre organisations (Fédération française de psychiatrie, Collège national des universitaires de psychiatrie, Société de l’information psychiatrique, Syndicat des psychiatres des hôpitaux), dans un communiqué daté du 6 juin, adressé à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et à la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Ces professionnels soulignent "la fragilité et le risque réel actuel de disparition de leur discipline".

À leurs yeux, "la formation n’est plus adaptée, trop courte et ne permet pas aux internes d’assimiler toutes les avancées de la pratique moderne de la psychiatrie de l’enfant". Et de préciser : "Aujourd’hui déjà, des facultés de médecine renoncent à nommer un professeur de pédopsychiatrie. Il n’y aura plus, alors, la possibilité de former de nouveaux pédopsychiatres, mais aussi de nombreux professionnels du champ de l’enfance. La recherche, alors que certains déplorent son insuffisance, perdra l’essor déjà fragile qu’elle connaît alors que c’est elle qui constitue le moteur de l’évolution des pratiques."

Engager réellement une politique de prévention

Comment remédier à cette situation ? Les pédopsychiatres de ces quatre organisations préconisent "un enseignement universitaire en pédopsychiatrie pour chaque faculté de médecine". Ils invitent à soutenir des recherches cliniques et épidémiologiques s’appuyant sur les données des populations suivies par les services publics, notamment les secteurs de psychiatrie infanto-juvénile. Autre recommandation : une révision de l’organisation du parcours de soin et d’interventions sur chaque territoire "en fonction des données démographiques actuelles, en différenciant les compétences et la place de chacun, en considérant toutes les populations et les pathologies sans exclusives".

Enfin, ces pédopsychiatres souhaitent que la politique de prévention "soit réellement engagée dans le domaine des troubles psychiques et/ou du développement (en périnatalité notamment, mais aussi durant toute l’enfance et l’adolescence)". Et de résumer : "Le meilleur investissement en matière de santé est celui en faveur du développement précoce, notamment du développement émotionnel, de la lutte contre les négligences et les maltraitances."

Diane Galbaud

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