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L’estime de soi : un socle pour apprendre et grandir (colloque)

Paru dans Petite enfance, Périscolaire le vendredi 27 janvier 2017.

"Quand l’enfant commet une erreur, l’école, trop souvent, aboutit à sa dévalorisation alors qu’elle devrait le féliciter et le mettre en situation de se tromper pour l’aider à comprendre", souligne Daniel Marcelli, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et président de la Fédération nationale des écoles des parents et des éducateurs (Fnepe), lors de la journée consacrée à l’estime de soi chez les enfants, le 26 janvier à Paris. Ce colloque était proposé par plusieurs organisations (Fnepe, association Les Petits Citoyens, Croix-Rouge française, Apprentis d’Auteuil, association e-Enfance), sous le patronage du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.

"Il y a un moment où il faut s’affronter au doute, élément considérable de l’apprentissage. Mais il n’est tolérable que si on a une bonne estime de soi", ajoute le psychiatre. Comment construire cette estime ? "Dans l’éducation de l’enfant, il est fondamental de lui donner des occasions de fierté de ce qu’il est, ou de ce qu’il a fait", indique-t-il. Dans le cas contraire, il risque de développer une mésestime de lui-même. Par ailleurs, l’angoisse constitue un autre "poison" : angoisse de la performance, de la séparation… Avant d’intervenir auprès de l’enfant, il convient de soigner l’angoisse éventuelle de ses parents qui peut affecter la capacité de penser.

Exprimer ses émotions

"La reconnaissance, la considération et l’attention sont les trois ingrédients qui nourrissent l’individu", résume Daniel Marcelli. Selon lui, il faut aider l’enfant à exprimer ses émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Par exemple, à un enfant jaloux de son cadet qui vient de naître, on peut expliquer qu’on comprend sa réaction et que ce ressenti est normal,"même si ce n’est pas bien d’être jaloux". Ainsi, le fait d’être en communication avec la totalité de ses émotions, sans part honteuse à cacher, permet également d’être en capacité d’empathie.

De son côté, Sophie Marinopoulos, psychologue, psychanalyste et fondatrice du service associatif pour la Prévention et la promotion de la santé psychique (hôpital mère-enfants à Nantes), souligne qu’il faut du temps à un enfant pour expérimenter qu’il a de la valeur."Or notre modernité impose un rythme très rapide et un état de saturation. L’enfant n’a plus d’espace ‘sans rien’. Parfois, il entre à l’école avec très peu d’expérience sur ce qu’il sait faire."

Éduquer à la relation

De l’estime de soi et de la sécurité intérieure qu’elle procure, découle aussi la capacité de résoudre ses conflits. Bénédicte Sultan, professionnelle-relais en médiation auprès des petits à la maison Saint-Esprit à Orly (94), présente le principe de la médiation. Sa structure forme des enfants "comédiateurs" à la résolution de conflits (entre jeunes, mais aussi avec des adultes). L’accent est mis sur la connaissance de soi, le travail sur les émotions et les sentiments, ainsi que l’écoute et l’empathie.

"Notre priorité c‘est l’éducation à la relation. L’objectif n’est pas l’obtention d’un accord à tout prix", explique-t-elle. Il s’agit d’abord d’apprendre à développer son estime de soi, à se découvrir et à découvrir l’autre, à dire non à la violence et à se responsabiliser. Les enfants occupent ainsi une "vraie place" et se sentent reconnus par les adultes.

Diane Galbaud

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