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Présidentielle 2017 : Benoît Hamon précise son programme pour l'Education

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le mercredi 11 janvier 2017.

Benoît Hamon a présenté à la presse, hier 10 janvier, son programme pour l'Ecole, et même s'il comporte encore des zones d'interrogation, notamment en termes de chiffrage et ne prétend pas constituer un ensemble totalement fini, le candidat à la "primaire citoyenne" insiste sur son inscription dans une vision globale de l'avenir qui sera, pense-t-il, marqué par "un nouveau rapport au travail" et l'émergence d'une société des loisirs. Pour qu'ils ne se confondent pas avec le "farniente", sa préparation suppose d'investir dans l'éducation, pour que tout un chacun puisse profiter du temps libéré, mais aussi pour lutter contre les inégalités, un thème qui reste pour lui prioritaire. Il se réjouit d'ailleurs que Najat Vallaud-Belkacem mène aussi ce combat et l'ancien ministre de l'Education nationale approuve l'action qu'elle mène rue de Grenelle. Car à côté de la préparation de l'avenir, il songe aussi à ces familles qui "ont tout investi dans l'éducation de leurs enfants, qui font confiance à l'école publique et qui s'aperçoivent que la réussite est réservée toujours aux mêmes".

Il envisage la création de 40 000 postes d'enseignants supplémentaires, dont la moitié pour limiter dans le premier degré le nombre des élèves à 25 par classe, 20 dans les DOM, en éducation prioritaire et dans le territoires ruraux difficiles. Les enseignants volontaires, rémunérés en heures supplémentaires, assureraient un "service public d'aide aux devoirs" des élèves du premier degré, puisque le travail qu'on leur demande hors de l'école est facteur d'inégalités.

L'ancien ministre s'interroge sur le renforcement de la scolarisation des moins des 3 ans et sur la possibilité d'instaurer l'obligation scolaire dès 3 ans. Interrogé par ToutEduc, il indique que c'est une mesure qui n'est pas encore chiffrée et qui est coûteuse, notamment parce qu'elle implique le passage sous contrat des classes maternelles du privé.

En ce qui concerne les TAP, les activités périscolaires générées par la réforme des rythmes, il s'interroge sur les inégalités entre communes, sur l'aide à apporter à celles qui sont en difficulté, mais aussi sur la labellisation de l'offre, en partenariat avec les grandes associations d'éducation populaire.

Pour améliorer les remplacements des enseignants absents, il envisage "un effort" qui représente quelque 2 000 postes.

Le renforcement de la formation des personnels chargés de l'accompagnement des élèves en situation de handicap permettrait de leur donner "un vrai métier".

Pour une plus grande mixité sociale dans les collèges, Benoît Hamon voudrait que soient redéfinis des "bassins", les élèves feraient plusieurs voeux et seraient affectés par l'administration selon leurs voeux, mais aussi selon les impératifs de mixité scolaire. Le privé sous contrat serait invité à participer à l'effort au terme d'un "dialogue".

Serait expérimenté dans plusieurs territoires un travail en commun des établissements scolaires avec les éducateurs de rue, les collèges et les lycées recueilleraient ainsi des indications sur les caractéristiques et les besoins des publics les plus en difficulté.

Le candidat voudrait que soit revue l'orientation en fin de 3ème de façon que soient reconnues "toutes les formes de réussite", et qu'elle soit davantage fondée sur les capacités des élèves. Il souhaite aussi voir reprise la réflexion entamée quand il était rue de Grenelle sur l'évaluation des élèves.

Il remettrait sur le chantier la carte des REP et des REP+, et il s'interroge sur les modalités de nomination des enseignants, et plus encore des chefs d'établissement de façon à mettre "les bonnes personnes au bon endroit", qu'elles y soient "par envie et non par contrainte"

Pour le lycée, il envisage la création d'un "indice social" pour l'affectation des moyens, mais il annoncera plus précisément ses projet de réforme dans les jours à venir. Il indique déjà qu'il veut développer "des synergies" dans le cadre du "-3 + 3", un grand plan de recrutement de PRAG (agrégés dans le second degré) pour mettre fin aux grands amphis, travailler sur l'orientation pour éviter que certains lycéens n'aillent à l'université "par défaut", s'appuyer sur les Comue (communautés d'universités et d'établissement) pour "tendre à la parité" entre universités et grandes écoles, et pour maintenir des "universités de proximité".

Les enseignants auraient droit à une période de formation continue, 3, 5 ou 10 jours chaque année, ce qui suppose la création de 15 000 postes pour assurer les remplacements.

Le candidat considère que l'éducation artistique et culturelle constitue "une priorité". Il évoque aussi l'importance de "l'éducation à l'image".

Il rappelle que les pays francophones vont avoir besoin de 100 à 150 000 professeurs dont il ne voudrait pas abandonner la formation "aux fondations qataries".

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