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"Le grand défi de l'école, c'est d'être capable de repenser l'évaluation" (Journées de la refondation)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Orientation le mardi 03 mai 2016.

"Tous les efforts de la refondation tendent vers un parcours des élèves pensé comme un continuum du plus jeune âge au plus tard possible", rappelle Florence Robine, directrice générale de l'enseignement scolaire, lors du débat intitulé "une conception nouvelle du parcours scolaire des élèves", organisé à l'occasion des "Journées de la refondation de l'école de la République" ce 3 mai.

"Je crois que le grand défi de l'école, c'est d'être capable de repenser l'évaluation de l'élève au service de la réussite, c'est un outil indispensable du parcours", poursuit-elle. Elle prône "une évaluation respectueuse de l'enfant, qui dépend aussi de son âge".

"Il faut aussi valoriser les parcours d'échec"

Vanessa Wisnia-Weill, chargée de mission à France Stratégie, estime quant à elle qu'il est important de pouvoir se situer "comme bon dans un domaine, ou moins bon dans un autre" : "Il faut valoriser la progression sans dénaturer cette notion de bon et moins bon". "L'évaluation qui surveille et devient prescriptive y compris en termes d'insertion pose un problème", prévient pour sa part Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programmes et directeur de l'Institut français de l'éducation. "N'est-il pas plus intéressant d'évaluer la progression d'un élève que son niveau ?" suggère-t-il. "Il faut aussi valoriser les parcours d'échec, les prendre en considération. À partir de ce diagnostic, on pourra proposer quelque chose aux enfants et aux familles", ajoute le président du CSP.

Sur ce thème, Sylvain Joly, chargé de mission éducation prioritaire au rectorat de Grenoble, relate : "En fin de scolarité, vers 14-15 ans, les jeunes avec des difficultés pensent qu'ils sont incapables d'apprendre". Selon lui, on doit "se responsabiliser collectivement quant à cette expérience qui peut être douloureuse". En lien avec la refondation, il souligne la nécessité de créer "des espaces de classe modulaires et des espace de temps avec des rythmes différents" : "C'est essentiel, les élèves en difficulté vont revivre. Ils ont envie d'apprendre, mais ils n'ont pas compris ce qu'il y avait à apprendre".

"Le redoublement ne sert à rien"

À ce sujet, Florence Robine rappelle que "le redoublement ne sert à rien, toutes les évaluations l'ont montré - sauf dans des cas extrêmes comme des maladies". À ses yeux, "le respect des rythmes ne peut pas nier une année de la vie de l'enfant, comme s'il n'avait rien fait. Ce n'est pas acceptable". Elle souligne le souhait de l'Éducation nationale de diversifier les modalités pédagogiques et estime que les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), via le travail entre pairs, permettent aussi aux élèves de progresser.

"Ce sont les exigences d'apprentissage des élèves qui définissent les parcours et pas les disciplines", déclare pour sa part Michel Lussault. Selon lui, "les programmes et le socle ont un très haut niveau d'exigence". "Le pari de l'école républicaine, c'est de considérer que tous les enfants sont éducables et qu'ils peuvent atteindre un niveau d'exigence affirmé", rappelle-t-il. Et d'ajouter : "Le laxisme serait d'accepter une école où les inégalités sociales s'accentuent".

Diane Galbaud

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