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Une crèche pour trouver un emploi, une innovation mise en exergue par L. Rossignol

Paru dans Petite enfance, Orientation le jeudi 24 septembre 2015.

Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance a emmené hier 23 septembre son homologue britannique, Sam Gyimah visiter une crèche "d'insertion professionnelle" située à Bagneux (Hauts-de-Seine). L'associaton IEPC (institut d’éducation et des pratiques citoyennes) qui l'a créée en 2003, est d'abord un organisme de formation professionnelle des femmes, indique à ToutEduc Nathalie Presson, sa directrice adjointe. Sa fondatrice, Mara Maudet a vite réalisé que celles-ci ne pouvaient s'investir dans la recherche d'un emploi si elles ne pouvaient pas faire garder leurs enfants. Or pour avoir une place en crèche, il faut avoir un contrat de travail. La première crèche qui ne pose pas cette condition ouvre trois ans plus tard à Bagneux. La dixième ouvrira dans quelques semaines dans le 18ème arrondissement parisien. 

Le mouvement a été repéré par le comité interministériel "égalité et citoyenneté" du 6 mars 2015 qui annonçait le renforcement du financement par les CAF dans les quartiers prioritaires de ces crèches "atypiques" qui réservent 30 à 50 % de leurs places à des enfants dont les parents sont sans emploi et/ou au RSA. Ceux-ci passent un contrat de 3 mois renouvelable une fois, leur enfant est pris en charge à plein temps, et ils (elles) acceptent "d’entrer dans une démarche active d’insertion professionnelle". Ils (elles) sont reçu(e)s une fois par semaine par une personne dédiée, psychologue du travail, salariée de l’IEPC et "disposant de compétences tant dans le domaine de la petite enfance que dans l’insertion professionnelle". Selon l'association, 70 % d'entre eux trouvent un emploi et 20 à 25 % une formation dans le délai des 6 mois, soit la totalité de ceux qui respectent le contrat. Leur enfant continue alors d'être accueilli à la crèche à plein temps, avec des horaires élargis et flexibles (sinon, son accueil est réduit à une journée par semaine).

L'IEPC travaille aussi, à l'occasion de cet accompagnement, sur d'autres aspects de leurs difficultés, en matière de logement, d'accès aux droits, de mobilité, de surendettement, de violences conjugales ou familiales... Sur les 84 familles admises par la crèche de Bagneux en 2012, 51 étaient bénéficiaires du RSA et/ou demandeurs d'emploi de longue durée et 37 ont pu "concrétiser leur projet professionnel" (agent d'entretien, restauration-hôtellerie, grande distribution, services à la personne, employés administratifs, vente) (dont 19 en CDI) et 8 ont intégré une formation qualifiante.

La crèche accueille 45 enfants, et son budget annuel est de 880 000 €.

Le site du ministère des Affaires sociales, ici.

 

 

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