Programme de maternelle : accord sur le fond, pas sur la forme, et inquiétudes liées aux conditions matérielles
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mercredi 10 décembre 2014.
La consultation nationale sur le projet de programme de maternelle met en évidence, de manière générale, un accueil favorable des équipes pédagogiques", considère le ministère de l'Education nationale. Les enseignants "estiment que le texte est porteur d’ambitions fortes" et qu'il respecte leur liberté pédaogique. Ils saluent, ajoute le ministère, "la prise en compte de l’enfant dans sa globalité, de son développement et de ses besoins" et ils "adhèrent pleinement" à la partie du texte consacrée au "vivre ensemble", considéré "comme la mission clé de l’école maternelle".
Ils saluent de même "l’affirmation de la place du jeu comme modalité d’apprentissage", "la priorité accordée au langage", aux activités physiques et artistiques. Ils sont plus réservés sur le numérique : la place qui lui est accordée est qualifiée de "timide".
"Des difficultés, des interrogations et des regrets"
Mais cet accueil positif ne doit pas masquer "des difficultés, des interrogations et des regrets". La critique porte sur la structuration et la présentation du texte, sur son "manque de lisibilité" pour les familles comme pour les jeunes enseignants, mais aussi sur "l’absence de progressivité" qui "déroute les personnels", d'autant que les attendus de fin de cycle sont parfois "inadaptés aux capacités des élèves". Et la synthèse évoque aussi "une distorsion entre un idéal évident et les réalités du terrain" : nombre d’enfants par classe, inégalités territoriales, "partenariat famille-école-municipalité parfois compliqué", prise en compte des enfants à besoins particuliers dans des contextes difficiles, emplois du temps des ATSEM, matériel pédagogique onéreux. Au total, ils sont 69,7 % à trouver cette mise en oeuvre difficile ou très difficile.
Manquent aussi "des repères précis de progression", des précisions sur "la place donnée aux activités préparatoires à l'écriture". Les enseignants "sont aussi nombreux à souhaiter des consignes sur les gestes graphiques de base et les tracés de l’écriture cursive". Ils considèrent en revanche que le domaine de la construction du nombre est "très développé et précis", "cohérent et bien défini". Ce chapitre "redonne toute leur place aux mathématiques à l'école maternelle".
Et le ministère cite la formule d'une académie, "sur le fond, on est d’accord, sur la forme, plutôt pas d’accord".
La synthèse est téléchargeable ici.