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Enfants à haut-potentiel :

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le lundi 29 octobre 2012.

"La compréhension profonde des différentes formes de haut potentiel (...) est encore parcellaire. Il en va de même pour la connaissance des aménagements scolaires les plus appropriés à l'éducation des enfants à haut potentiel." L'éditorial de la dernière livraison de la la revue de l'ANAE montre bien les limites auxquelles se heurtent les chercheurs et les praticiens face à un phénomène qui est exploré, aux Etats-Unis, depuis moins de 100 ans, et auquel, en France, l'institution scolaire n'a commencé à apporter une réponse que dans les années 70. 

On sait aujourd'hui qu' "hérédité et milieu influent tous deux sur l'intelligence", qu'il s'agisse de "propriétés membranaires neuronales", notamment de la gaine de myéline dont la qualité peut éviter des pertes d'influx nerveux, ou des stimulations familiales, évidentes pour le jeune Mozart ... comme pour Michaël Jackson enfant. Mais "les chercheurs ont renoncé à déterminer leurs parts respectives". 

Les premières études ont montré des enfants dotés de QI supérieurs à 130 "en meilleure santé physique et morale que la moyenne", souvent "populaires et bons élèves, donc bien adaptés à l'école"... Mais les biais sont nombreux, et ceux qui ont des QI très élevés (160 et plus) "avaient beaucoup de mal à s'adapter à l'école". Les difficultés d'adaptation et les difficultés psychologiques ne sont pas prédictives d'un haut-potentiel. Claudie Bert, qui dresse un panorama historique, le note bien : l'unité de psychopathologie de l'enfant de Sainte-Anne "voit arriver aujourd'hui beaucoup d'enfants dont les parents pensent que son ennui à l'école, son agitation, etc., viennent de ce qu'il est surdoué", ce qui se révèle exact dans 29 % des cas : "reste à 'consoler' les parents des 71 % d'enfants restants, et à les persuader de les faire suivre par un psychologue, plutôt que leur faire sauter une classe."

La revue propose un examen critique des différentes formes que peuvent prendre ces "hauts potentiels" et note que la mesure du QI n'est pas toujours adéquate, surtout pour la prise en compte de la créativité. Elle décrit aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les petits musiciens de génie, lorsqu'ils arrivent à l'adolescence, et qu'ils ne peuvent plus faire état de leur précocité. Mozart est considéré comme un prodige à 7ans lorsqu'il est présenté à la cour de Versailles. Personne ne l'acclame lorsqu'il revient à Paris 15 ans plus tard, "à part quelques rares musiciens".

Jérôme Saltet et André Giordan plaident pour "de nouvelles structures [scolaires] mieux adaptées à la différence", mais celles-ci ne feront pas toutes seules réussir les élèves : "Encore faut-il que le jeune réponde et accepte de se mettre au travail ! Avec ce type d'élèves, un travail de métacognition (...) sur le sens de l'école, le rôle des professeurs, des disciplines enseignées et les apports des travaux demandés est particulièrement indispensable."

ANAE (approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant) n° 119, uniquement sur abonnement (ici)

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