Bégaiements : la souffrance commence dès la maternelle, et les enseignants ont un rôle crucial à jouer, au collège et au lycée encore plus (ANAE)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le lundi 10 novembre 2014.
Mots clés : bégaiement, ANAE
Les bégaiements, thème du dossier du dernier numéro de la revue de l'ANAE, peuvent "gâcher une vie" et "nous ne disposons d'aucun critère pour repérer l'enfant à risque". Mais "les réactions des parents comme celles des enseignants et de ses pairs vont jouer un rôle important pour éviter l'ancrage du trouble", estime Anne-Marie Simon, orthophoniste. Car "dès 3 ans, un enfant sait qu'un de ses pairs parle mal" et dès la moyenne section, "il le refusera comme compagnon de jeu" pour "commencer à se moquer l'année suivante". Bien évidemment, l'enseignant de maternelle ne doit pas tolérer les moqueries, mais doit aussi "éviter de mettre l'enfant sur la sellette", ne pas lui poser plusieurs questions à la suite...
A l'école élémentaire, le trouble prend "une nouveau sens", et au collège, pour 20 % des adolescents qui bégaient, "ces années seront la période la plus dure à vivre", ils se construisent une image négative d'eux-mêmes, ont tendance à s'isoler, les choix d'orientation peuvent être "dictés par le bégaiement". L'attitude des enseignants est "particulièrement cruciale", "le dialogue avec l'élève pour savoir comment le faire participer en classe est nécessaire", par exemple "l'interroger parmi les premiers pour ne pas laisser trop monter son anxiété" ou lui permettre d'écrire tout ou partie de l'exposé qu'il a à faire. C'est que "l'attitude de l'entourage, familial et scolaire, faite de compréhension et de bienveillance, jouera un rôle majeur dans l'évolution de chaque sujet".
ANAE (approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant), n° 130 (octobre 2014), www.anae-revue.com
Le n° 131 aura pour dossier la dysphasie chez l'enfant.