Certificat de qualification professionnelle : un rôle "plus large que celui du diplôme" (Céreq)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 09 octobre 2015.
"Les CQP (certificats de qualification professionnelle) s'inscrivent aujourd'hui dans un rapport de complémentarité avec les diplômes de l'Éducation nationale", remarque le Céreq dans une note sur la reconnaissance des diplômes dans les classifications de branches, publiée en octobre. Il souligne que le rôle assigné au CQP s'avère plus large que celui du diplôme : "alors que la reconnaissance des diplômes ne s'opère qu’au moment de l'accès à l'emploi (lors de l'embauche dans l'entreprise des jeunes diplômés), celle des CQP se produit aussi tout au long du déroulement de carrière des salariés en poste". Une évolution qui "traduit la montée en charge des enjeux autour de l'articulation entre formation initiale et formation continue, au coeur de nombreux compromis établis entre les acteurs de branche".
Au niveau des branches, la place des diplômes professionnels a reculé sur le plan légal : ils ne sont plus qu'une composante des certifications recensées, à côté des titres à finalité professionnelle et des CQP. Mais qu'en est-il réellement dans les négociations sur les classifications de branche ? interroge le Céreq.
Diplômes : des niveaux garantis dans les grilles de classification
Premier constat, pour les organisations patronales et syndicales, le diplôme demeure déterminant pour classer les emplois : 120 grilles de classification de l'échantillon étudié par le Céreq, soit trois sur quatre, citent au moins un diplôme. Le CAP, présent dans 97 grilles, arrive en tête, devant le BEP et le BTS.
Selon les cas, le diplôme peut représenter un critère de définition de l'emploi ou de condition pour y accéder. Il peut aussi traduire un niveau de classement minimum lorsque les partenaires sociaux ont élaboré des seuils d'accueil : 24 branches sont sont dans ce cas, soit 15%. Il s'agit plutôt de grandes branches industrielles couvrant plus de 50 000 salariés, comme la métallurgie, les carrières et matériaux, la chimie, le pétrole, le bâtiment, les travaux publics, la plasturgie, ainsi que de grandes branches tertiaires (commerce de gros, banques, services de l'automobile). Au début des années 2000, de petites branches ont aussi négocié des dispositions similaires, par exemple la récupération.
Quels sont les diplômes qui bénéficient de cette garantie de classement ? Il s'agit principalement du CAP, du BEP et du BTS. La mention du bac professionnel est plus rare, limitée à une douzaine de branches, parfois depuis peu. Dans la chimie par exemple, le bac pro, bien que créé en 1989, n’a été intégré dans la grille de classification, via un avenant, qu'en 2010.
CQP : "les marches successives d'un parcours de progression"
Avec les CQP, les branches professionnelles poursuivent des objectifs un peu différents. Les CQP peuvent être construits "comme les marches successives d'un parcours de progression, permettant de passer d'un niveau d’emploi à un autre". C'est le cas dans 18 branches couvrant plus de 40 000 salariés, par exemple la restauration, le commerce de détail, les services de l'automobile, les entreprises de propreté.
Autre mission possible des CQP : permettre à des salariés peu qualifiés de s'engager dans un processus d'acquisition de compétences. Dans d'autres branches, les CQP assurent, dans le cadre du contrat de professionnalisation, une formation complémentaire à des jeunes déjà titulaires de diplômes professionnels (CAP, BEP ou bac pro).
Quant à la reconnaissance des CQP dans les grilles de classification, "elle rend compte du rôle joué par ces certifications en matière d'insertion des jeunes, de professionnalisation, voire de requalification ou de reconversion des salariés", résume le Céreq.
La note du Céreq est consultable ici
Diane Galbaud