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Les filles plus stressées par la scolarité que les garçons (étude)

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 23 février 2016.

"Un élève sur deux (soit 45%) se dit stressé, voire très stressé, par la situation scolaire", notent des chercheurs des universités Toulouse 2 et Paris Ouest Nanterre La Défense, dans une étude publiée par la revue Education et francophonie datée de l'automne 2015. Elle a été menée auprès de 1 130 adolescents âgés de 11 à 20 ans scolarisés dans des collèges et lycées franciliens et de Midi-Pyrénées.

Autre constat, le degré de stress scolaire augmente graduellement du collège au lycée. À partir de la classe de troisième et jusqu'au bac, il passe au-dessus de la moyenne. Comment expliquer ce phénomène ? Les chercheurs citent "les demandes institutionnelles, toujours plus importantes de la sixième à la terminale, notamment au regard des attentes, de la difficulté croissante des contrôles, de la présence d’examens, etc.". Ils évoquent également "les injonctions institutionnelles, sociales, familiales et socioéconomiques", ainsi que "la poussée pubertaire et son cortège de changements physiques et psychologiques" qui ont "un impact important sur la régulation des émotions et le développement cognitif".

Le "capital émotionnel" : un atout face aux attentes scolaires

Selon les résultats de l'étude, les filles, quelle que soit la classe, se sentent plus stressées par la situation scolaire que les garçons. Et elles sont plus nombreuses que les garçons à éprouver un niveau de stress très élevé face aux demandes institutionnelles : en troisième, première et terminale, une fille sur deux s'avère très stressée. "Cependant, loin d’être un handicap, le capital émotionnel, c’est-à-dire l’ensemble des ressources renvoyant aux compétences émotionnelles développé par les filles, procurerait à ces dernières un avantage face aux attentes scolaires pour 'réussir' à l’école. Elles comprendraient mieux leur environnement social et seraient plus à l’écoute des attentes scolaires et sociales", relève l'étude.

Comment analyser ces différences de niveau de stress entre garçons et filles ? Les chercheurs émettent une hypothèse : "la précocité développementale des filles, de deux à trois ans par rapport aux garçons, leur permettrait peut-être une prise de conscience plus 'précoce' des enjeux scolaires que constituent l’orientation, l’évaluation et l’obtention des diplômes." Selon les résultats de l'enquête, c’est seulement en classe de première et de terminale que le pourcentage de garçons fortement stressés est le plus important.

L’expression des affects plus facilement acceptée chez les filles

Autre piste d'explication : des pratiques différenciées dans l’éducation donnée aux filles et aux garçons. Selon certaines recherches, la majorité des parents parleraient davantage aux filles et le langage adressé aux filles serait plus axé sur les aspects émotionnels. "Sur le plan social et culturel, différents travaux montrent que la sensibilité et l’expression des affects chez les filles sont plus facilement acceptées que chez les garçons. Notamment, les pères acceptent plus aisément l’expression des émotions chez les filles que chez les garçons", précise l'étude.

Au final, les garçons se conformeraient aux attentes sociales : ils n’exprimeraient leurs émotions "que lorsque la situation est objectivement et socialement reconnue comme stressante ou porteuse d’un enjeu suffisamment fort, comme ici en situation de bac de français en première et en terminale".

L'étude est consultable ici

Diane Galbaud

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