Maths : pourquoi les élèves les moins performants manquent-ils de persévérance ? (OCDE)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 26 mai 2016.
En mathématiques, près d'un tiers (32%) des élèves peu performants estiment globalement que l’affirmation "face à un problème à résoudre, j’abandonne facilement" leur correspond, contre seulement 13% de leurs pairs plus performants, constate l'OCDE dans une note s'appuyant sur l'enquête Pisa, publiée le 24 mai.
Ce manque de persévérance suggère-t-il que ces jeunes sont en partie responsables de leur propre échec scolaire ? Non, répond l'OCDE, car en parallèle, ces élèves "ne boudent pas les activités nécessitant des compétences en numératie et un effort intellectuel". Ils déclarent même davantage jouer aux échecs ou être membres d’un club de mathématiques que leurs pairs plus performants. Comment alors expliquer leur manque de persévérance en classe ?
L’inefficacité est-elle source de démotivation ou inversement ?
L'OCDE émet une hypothèse : ces jeunes auraient besoin de plus de temps pour effectuer les tâches de mathématiques. Pour preuve, seuls 56% d'entre eux se jugent bien préparés pour les examens de mathématiques, contre 81% des élèves très performants. "Le temps qu’ils consacrent à l’apprentissage peut trop facilement être perdu s’ils se retrouvent livrés à eux-mêmes. L’inefficacité est-elle source de démotivation ou inversement ? Difficile de trancher..." commente l'OCDE.
Parmi les solutions possibles, "certaines études ont suggéré d’abaisser le niveau de difficulté des tâches ou de proposer une combinaison stratégique de tâches faciles et difficiles". Néanmoins, pour éviter le nivellement par le bas, l'OCDE recommande plutôt "un soutien solide aux devoirs et à la préparation des examens – n’entraînant que des coûts limités, voire nuls". Autre constat, les élèves ayant participé à des activités extrascolaires en lien avec les mathématiques "portent bien plus d’intérêt à cette matière que leurs pairs n’ayant jamais pris part à ce type d’activités".
Soutien scolaire : aussi précocement que possible
Le soutien scolaire, "qui permet idéalement d’améliorer progressivement la confiance en soi des élèves à mesure qu’ils passent de l’acquisition des compétences à leur maîtrise, doit être proposé aussi précocement que possible", juge l'OCDE. L'organisation suggère de l'intégrer dans le cadre d’une action globale de soutien aux élèves en difficulté à l’échelle de l’établissement.
En guise de modèle à suivre, elle cite l'exemple de la Finlande où "des groupes d’accompagnement pluridisciplinaires – composés du chef d’établissement, de l’enseignant en charge des besoins éducatifs particuliers, de l’infirmière et du psychologue scolaires, d’un travailleur social, d’enseignants et de parents – se réunissent périodiquement pour discuter des progrès de certains élèves".
La note de l'OCDE est consultable ici
Diane Galbaud