Le SNU et les séjours de vacances "à la une" de VEN
Paru dans Périscolaire le mercredi 31 mai 2023.
"Le SNU est moins bien vécu lorsqu’il est encadré par l’armée que par un des mouvements d’éducation populaire. (...) Un véritable plan de relance des séjours de vacances, des chantiers de jeunes ou encore des classes de découvertes aurait au moins autant d’arguments à défendre que ceux qui sont actuellement mis sur la table pour le développement du SNU." Le dernier numéro de VEN, la revue des CEMEA, s'interroge sur le projet du Gouvernement de rendre le Service national universel obligatoire et sur la position que peuvent prendre les mouvements d'éducation populaire. En ce qui les concerne, et même si "certaines structures" y voient "une solution palliative pour mieux remplir leurs hébergements collectifs", ils considèrent qu'il leur est difficile de défendre ce dispositif.
Ce n'est pas tant qu'il soit obligatoire qui pose question. Le principe d’obligation est un acte éducatif "lorsqu’il est bien encadré", lorsqu'est laissé au jeune le choix de son engagement plutôt que "de proposer un cadre commun à tous et toutes". A l'inverse, si un jeune "oriente son action sur la transition écologique, sur de l’intergénérationnel, sur de l’accompagnement à la scolarité, sur de l’animation ou dans une volonté d’ouverture internationale, voire dans un corps de police ou de sécurité civile... et que le SNU lui laisse choisir son engagement, ce serait alors une forme de service national beaucoup plus proche à la fois de ce que les Ceméa pourraient défendre mais également du désir d’engagement des jeunes."
Ce numéro est aussi l'occasion de défendre les centres de vacances et d'imaginer une maman qui s'exclame : "Je n’ai quand même pas payé un séjour ce prix-là pour que mes enfants jouent à cache- cache, aillent se promener et dorment !" Il est en effet possible de chiffrer "le coût d'une heure de poney, d’escalade ou de voile", mais comment évaluer celui de "moments informels de relations, discussions, jeu, plaisir à être ensemble, disputes, temps passé à regarder un paysage, à imaginer ou à dormir", pourtant des "temps éducatifs majeurs (...). De 'vrais' moments de vacances ne nécessitent pas forcément de déplacements longs ou un coût d’hébergement élevé." Les séjours de vacances collectives ont toutefois un coût.
A noter que le dossier est consacré à la culture vécue par les enfants et les jeunes comme une expérience.
VEN (Vers l'éducation nouvelle), la revue des Ceméa / n°589 / avril-juin 2023