Relations entre école et parents : quels modèles en Norvège, en Écosse et au Danemark ? (revue Administration & Éducation)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 19 mai 2017.
Quelle est la place des parents dans les établissements scolaires d’autres pays ? C’est la question abordée par le dernier numéro de la revue Administration & Éducation (2017/1, n°153). Selon l’enquête PISA, dans la plupart des États de l’OCDE, les familles disposent de divers moyens d’expression (participation à la gouvernance des établissements publics, associations de parents, etc.). En grande majorité, elles peuvent déposer des recours officiels contre des décisions prises par les établissements scolaires et dans plus de la moitié des cas, un médiateur ou une agence de médiation peuvent recevoir recours et plaintes.
La revue Administration & Éducation s’intéresse, elle, à trois pays : la Norvège, l’Écosse et le Danemark. En Norvège, les structures représentatives des parents s’empilent, mais sans parvenir à traduire pleinement la volonté politique de faire participer les familles. Normalement, chaque école doit avoir un conseil de parents distinct des autres instances de décisions. Pas toujours effective, cette structure fonctionne souvent comme un simple relais d’information et se cantonne à quelques tâches pratiques. Quant à la collaboration entre enseignants et parents au niveau individuel, elle se limite surtout à un échange d’informations, sans réel dialogue ou participation active des parents.
Encourager les parents à s’impliquer dans les apprentissages
Le système écossais, lui, hérite d’une longue participation bénévole des familles. Ainsi, les écoles écossaises "accueillent à bras ouverts" l’engagement des parents. Impulsant une nouvelle dynamique, la loi sur l’éducation de 2006 a imposé des obligations aux collectivités territoriales : la parole des parents est désormais prise en compte dans les évaluations régulières menées par les inspecteurs. Parallèlement, le gouvernement écossais finance des ressources et des informations en ligne sur le système éducatif destinée aux parents, ainsi que plusieurs programmes qui les encouragent à s’impliquer davantage dans les apprentissages de leurs enfants.
Quant au Danemark, il est généralement présenté comme l’un des pays les plus avancés en termes d’implication des parents dans le parcours scolaire et les apprentissages des enfants. En effet, beaucoup d’efforts sont menés en ce sens à travers des rencontres et des réunions avec les enseignants, complétées par diverses ressources (jeux de simulation, échanges via Intranet, etc.). Cependant, l’article d’Administration & Éducation, rédigé par une chercheuse danoise, invite à nuancer ce tableau : ces actions peuvent aussi susciter des désillusions mutuelles, des reproches et des blocages. Ainsi, le risque existe "d’accabler les parents d’obligations et d’attentes". Autre effet pervers, les familles plus familières avec le langage des enseignants "sont plus susceptibles d’être reconnus responsables, ce qui est moins le cas des parents des classes populaires et des immigrés".
L'article est consultable ici (accès payant)
Diane Galbaud