Il y a “presque 2x plus d’enfants sans solution d’hébergement suite à leur demande au 115 par rapport au début de l’année“ (UNICEF/FAS)
Paru dans Scolaire, Périscolaire le jeudi 01 septembre 2022.
Il y a “presque deux fois plus d’enfants sans solution d’hébergement suite à leur demande au 115 par rapport au début de l’année“, analyse l'Unicef qui publie jeudi 1er septembre, avec la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) son troisième baromètre “enfants à la rue“.
Celui-ci indique que nombreux sont les élèves qui, parmi tous ceux accueillis pour la rentrée dans les écoles, “ont passé la nuit dehors ou dans des abris de fortune“. L'ONG a comptabilisé, pour la nuit du 22 au 23 août, 3 133 personnes en famille qui avaient sollicité le 115 et n’ont pu être hébergées faute de places dans les structures d’hébergement pouvant les accueillir ou compatibles avec la composition du ménage. Et parmi elles, 1 658 étaient des enfants de moins de 18 ans (contre 890 en janvier dernier), et 368 avaient moins de trois ans.
L'Unicef s'inquiète de ce que 1 219 enfants parmi ces non-hébergés “ont dormi à la rue la veille de leur demande“ (soit 53 % des personnes en famille dans ce cas) et que certains d’entre eux “n’auront d’ailleurs pas la chance d’emprunter le chemin de l’école aujourd’hui.“
L'enquête révèle également que Paris reste le département comptabilisant le plus grand nombre de demandes non pourvues (DNP) de personnes en famille (733), suivi du Nord (239), de la Seine-Saint-Denis (231) et du Bas-Rhin (212). D'ailleurs, quasiment la moitié des personnes en famille en DNP sont des enfants : 927 personnes de moins de 18 ans hors Paris (55 %) et 556 personnes de moins de 18 ans à Paris (45 %), soit 1 483 enfants en famille en absence de places disponibles ou compatibles avec la composition du ménage.
Dès lors, faute d'hébergement temporaire, “le recours aux nuitées hôtelières devient la principale réponse apportée“, même si “l’hôtel est inadapté à la vie de famille et ne permet pas de répondre aux besoins fondamentaux des enfants“. Ils sont 27 102 enfants dont 9 201 ont moins de trois ans à y vivre, rapporte par ailleurs l'ONG.
L’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité estiment qu'il est ainsi “urgent d’agir“, et appellent le gouvernement “à prendre les mesures nécessaires pour que plus aucun enfant ne dorme à la rue et qu’ils soient mis en sécurité et hébergés dans des conditions conformes à leur intérêt supérieur.“
A noter que les enfants dont les familles n'appellent pas le 115 ne sont pas comptabilisés. Le nombre total d'enfants à la rue est donc sous-estimé.
L'’analyse des demandes d’hébergement au 115 ici