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Conférence de presse de rentrée : Pap Ndiaye se donne le temps de la réflexion

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le vendredi 26 août 2022.

"Méfions-nous d'une école qui tout en la promettant ne produit pas d'égalité", a mis en garde Pap Ndiaye. Le ministre de l'Education nationale tenait la traditionnelle conférence de presse de rentrée ce 26 août, et s'il a laissé s'exprimer par moments sa sensibilité, sur de nombreux sujets, il a renvoyé à des réflexions en cours. Les annonces sont donc moins nombreuses que les indications sur des tendances.

Sur l'école maternelle, le ministre a confirmé que se préparait "un plan d'action". Selon des informations recueillies par ToutEduc, les réflexions porteraient notamment sur la scolarisation dès 2 ans et sur le lien avec la petite enfance.

Sur les dédoublements en grande section des écoles relevant de l'éducation prioritaire, il a annoncé qu'ils seraient entièrement réalisés à la rentrée 2024. Interrogé par ToutEduc sur l'autonomie des écoles et la possibilité dans ce cadre de substituer le "plus de maîtres que de classes" aux dédoublements, il déclare : "nous sommes ouverts aux formes pédagogiques qui seront proposées" (il n'exclut donc pas a priori que les équipes des écoles puissent faire une telle proposition, ndlr).

A noter que le dispositif "écoles du futur" et le fonds pour l'innovation pédagogique ne figurent pas dans le dossier de presse. Le ministre a indiqué lors de la conférence de presse qu'au niveau académique, des jurys, dont la composition fait actuellement encore l'objet de réflexions, seraient constitués pour juger de la qualité des projets, émanant aussi bien du 1er degré que du 2nd, et donc répartir les "500 M" du fonds pour l'innovation évoqué la veille par Emmanuel Macron.

Le ministre entend "consolider la logique de l'éducation prioritaire", et il estime que l'empilement des dispositifs, REP, REP+, CLA, TER donne à l'ensemble une "lisibilité moyenne". Il ne s'interdit pas de "toucher à la carte" de l'éducation prioritaire mais prévient qu'il faut "faire les choses avec doigté".

Il apporte son "soutien extrêmement ferme" à l'ARS (l'allocation de rentrée scolaire a été mise en cause, notamment par des élus LR, mais aussi par J-M Blanquer, ndlr) et il "souhaite une augmentation de 50 % des fonds sociaux".

Sur l'école élémentaire, le collège, Pap Ndiaye annonce la poursuite des évaluations nationales en CP, CE1, 6ème et 2de, et leur développement "à titre expérimental" au CM1 et en 4ème. Pour le collège, il évoque l'expérimentation d'une augmentation de 2h/semaine du temps consacré aux pratiques sportives, dans laquelle s'engagent 140 établissements, et la mise en place de la 1/2 journée "avenir". Carole Grandjean précise que le dispositif de découverte des métiers concerne, "à titre expérimental" des collèges volontaires et comprend des mini-stages, des visites de lycées professionnels...

En ce qui concerne les mathématiques, "une réflexion plus large" porte aussi bien sur leur enseignement au collège qu'au lycée, la décision de rendre obligatoire l'heure et demie de mathématiques qui a été ajoutée à titre optionnel au tronc commun en classe de 1ère n'est "pas arrêtée".

La mixité sociale constitue pour le ministre "une priorité", il évoque l'implantation de "filières d'excellence" dans les collèges en éducation prioritaire et des initiatives se fondant sur les expériences de Paris et de Toulouse (voir ToutEduc ici, ici).

C'est la ministre déléguée chargée de l'enseignement et de la formation professionnels qui évoque la réforme du lycée professionnel, laquelle fera l'objet "d'échanges" avec les syndicats, les parents, les élus, les chefs d'entreprises... Il s'agit de le "rapprocher du monde de l'entreprise", d'augmenter la part des stages jusqu'à + 50 %, avec une organisation plus souple qu'actuellement (6 semaines en 2de, 8 en 1ère et terminale), et sans remettre en cause l'enseignement des savoirs fondamentaux ni la formation des futurs citoyens. "Les deux ne doivent pas s'opposer." Elle précise que la gratification versée aux élèves pour les stages sera "financée par l'Etat". Sarah El Haïry évoque un développement du mentorat dans les lycées professionnels, le nombre d'élèves "mentorés" passant de 100 à 200 000.

Mais c'est la question de l'attractivité des métiers de l'enseignement qui a occupé une bonne part de la conférence de presse. Interrogé par ToutEduc sur le risque de voir l'augmentation de la rémunération des enseignants se faire aux dépens du nombre des enseignants recrutés et donc des taux d'encadrement, le ministre évoque la baisse démographique, moins 95 000 élèves à la rentrée 2023, moins 500 000 dans les cinq ans.

La principale annonce porte sur la mise en place d'un concours pour la titularisation des contractuels, au printemps. A priori, il serait ouvert aux titulaires d'une licence. Le ministre ajoute qu'il "faut réfléchir", que "la question est complexe" puisque la réussite au concours suppose, dans le second degré, la participation au mouvement national, donc des affectations possiblement très loin de chez soi, notamment pour les ultra-marins ; cela constitue une difficulté pour des contractuels ou pour des enseignants pour qui il s'agit d'une seconde carrière. A l'inverse, pour le 1er degré, le recours aux listes complémentaires est problématique, s'agissant de concours académiques. Le ministre confirme par ailleurs qu'une modification du concours de recrutement des professeurs des écoles ne remettrait pas en cause la masterisation.

Interrogé sur ses premières impressions en tant que ministre, Pap Ndiaye dit son admiration pour l'administration de l'Education nationale, il évoque également, à propos de l'Ecole, "une instance qui plonge au plus profond dans la Nation", avec laquelle elle entretient "une relation organique".

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