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Aide à l’embauche des jeunes : une “absence d’effet sur l’emploi total“ mais un déplacement de l’emploi non salarié et intérimaire des 22-25 ans vers des CDD longs et CDI (DARES)

Paru dans Périscolaire le jeudi 02 mars 2023.

“L’absence d’effet sur l’emploi total indique que l’aide à l’embauche des jeunes (AEJ) a permis une amélioration de la qualité des emplois créés sur cette période plus qu’une hausse du volume d’embauches des jeunes“, analyse la Dares dans un étude sur les effets de ce dispositif.

Mis en place dans le cadre du plan “1 jeune, 1 solution“ pour répondre à la crise sanitaire liée au Covid-19, l'AEJ a permis aux employeurs de bénéficier à partir d’août 2020 d’une aide pouvant aller jusqu’à 4 000 euros pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans, en CDI ou en CDD de trois mois ou plus, pour des salaires inférieurs à deux SMIC.

Le service statistique du ministère du travail explique que “malgré un taux de recours modéré, autour de 40 %“ de la part des employeurs à l'égard de l'AEJ, celle-ci “a favorisé des créations d’emplois en CDI et en CDD de plus de trois mois pour les jeunes âgés de 22 à 25 ans, relativement aux jeunes de 26 à 29 ans.“

Ainsi le dispositif aurait permis une hausse en fin d’année 2020 de 2,6 points du taux d’emploi en CDI ou CDD de trois mois ou plus des jeunes de 22 à 25 ans, passant alors de 41 à 44 %. Plus précisément, la hausse concernerait principalement les emplois en CDI (+2,4 points sur les 2,6 points d’effet total), “qui représentent une majorité des emplois éligibles : 85 % avant, comme après la mise en place de l’AEJ“.

Sur l’emploi total en revanche, les estimations ne révèlent pas un effet significatif de la mise en place de l’AEJ : 53 % des jeunes de 22 à 25 ans étaient en emploi aux troisième et quatrième trimestres 2020, et ils l'auraient été autant sans le dispositif. “Cela suggère, estime dès lors la Dares, qu’un phénomène concomitant a compensé la création d’emploi éligible permise par l’AEJ“, ce qui “aurait favorisé un déplacement de l’emploi des jeunes de 22 à 25 ans vers des CDD longs et CDI“.

En effet, le détail des estimations sur les différentes formes d’emploi “montre que ce sont les taux d’emploi des jeunes en intérim et en emploi non salarié qui auraient davantage diminué pour les 22-25 ans au cours des troisième et quatrième trimestres 2020“, c'est pourquoi “la part de jeunes en intérim ou en emploi non salarié aurait été supérieure de 2 points à celle effectivement observée sans l'AEJ“. L'effet serait équitablement réparti avec une baisse de 1 point de l’emploi en intérim et autant pour l’emploi non salarié.

La Dares considère au final, malgré une situation des jeunes “particulièrement dégradée dès les premiers mois de la crise sanitaire avec une chute des embauches, et donc a fortiori du taux d’emploi des jeunes au deuxième trimestre de l’année 2020“ que la mise en place de l'AEJ, comme d'autres mesures, “a pu contribuer à améliorer les perspectives d’insertion des jeunes sur le marché du travail au deuxième semestre“.

De même, selon elle, l'amélioration de la qualité des emplois créés sur cette période plutôt que la hausse du volume d’embauches des jeunes, “reste cohérent(e) avec l’objectif de cette mesure, qui était de parer à l’effet cicatrice d’une entrée des jeunes sur le marché de travail dans une période où les employeurs embauchent peu ou uniquement dans des formes d’emplois précaires en raison de l’incertitude sur la situation économique.“

La note ici

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