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Parcours de jeunes issus du SNU : “Un rôle de tremplin vers l’insertion professionnelle, en particulier pour ceux qui se dirigent vers les corps en uniforme“ (INJEP)

Paru dans Périscolaire, Orientation le jeudi 23 février 2023.

Quel parcours pour les 14 700 jeunes qui ont réalisé un séjour de cohésion du SNU en 2021 ? Un an après les séjours de cohésion, qui se sont déroulés dans 143 centres répartis sur l’ensemble des départements métropolitains et d’outre-mer, la dernière enquête de l'INJEP concernant le Service National Universel constate que 69 % des participants de 2021 avaient “au moins“ commencé leur mission d’intérêt général (MIG).

Ont été privilégiées les missions dans les corps en uniforme (près de 50 % dans l’armée, la police, la gendarmerie ou chez les pompiers), et auprès d’associations (34 % dont les clubs sportifs). Elles se sont majoritairement déroulées de manière discontinue, souvent pendant les vacances scolaires et les week-ends. 15 % des jeunes dont la MIG est en cours ou achevée “ont cumulé plusieurs MIG pour atteindre les 84 heures (un choix souvent contraint)“ et environ le même nombre a fait reconnaître un engagement réalisé avant le séjour de cohésion (possibilité ouverte en 2021).

Jeunes

Globalement, les jeunes interrogés par l'INJEP “se montrent assez réservés sur la généralisation du SNU“. Ils considèrent que “le climat apaisé et entraînant du séjour serait perturbé par les ‘non-volontaires‘“ et souhaitent que le volontariat offre “un avantage au moment de l’orientation dans le supérieur“ pour les participants.

D'ailleurs, ils “ne perçoivent pas ou peu d’effet du SNU sur leur scolarité (leurs résultats et leur comportement en classe)“, et manifestent pourtant “la volonté de valider un parcours donnant droit à des avantages matériels (financement du code de la route, reconnaissance de l’engagement dans le cadre du BAFA par exemple) et une valorisation sur Parcoursup“.

“La réalisation de cette seconde phase a été compliquée“, ont de même régulièrement souligné les jeunes lors des entretiens menés par l'INJEP, pour qui cette appréciation “traduit la difficulté à se saisir de l’offre proposée sur la plateforme SNU parce que trop distante du lieu de résidence, très concurrentielle, en particulier pour les MIG auprès des corps en uniforme, ou éloignée des aspirations du jeune“. Pour appuyer cette idée, l'INJEP indique avoir comptabilisé 34 % des participants dont la MIG est en cours ou achevée déclarant avoir trouvé leur MIG en proposant à la structure de leur choix de déposer une mission sur la plateforme SNU.

Quant aux 26 % de jeunes qui n’ont pas réalisé leur MIG, ils ont été découragés par le “manque d’information et d’accompagnement“, tandis que des contraintes logistiques, juridiques ou scolaires ont pu les empêcher de mener à bien leur projet, quand ce n'est pas tout simplement le “refus de poursuivre le parcours d’engagement“.

Au final, l'enquête relève pourtant “une réelle satisfaction chez les jeunes“ envers la seconde phase du SNU. Ils en soulignent la “dimension professionnalisante“, établissant un parallèle avec le stage d’observation de 3e, mais y ajoutent une “implication effective au sein d’une équipe“ ainsi que “la réalisation de tâches qui leur donnent le sentiment de contribuer directement aux activités de la structure“.

En revanche, la phase 3 du SNU (l’engagement volontaire), “rencontre peu l’adhésion“ avec 38 % des jeunes qui, un an après leur séjour de cohésion, ne souhaitent pas l’effectuer et 37 % qui ne savent pas.

Pour l'institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, le SNU s'inscrit donc “à un moment clef du parcours scolaire et peut contribuer à la réflexion personnelle que les jeunes mènent quant à leur orientation professionnelle“. Il a également pu jouer un rôle pour certains “dans la découverte de professions, dans l’information sur les parcours de formation et voies d’accès aux métiers ou encore dans la définition d’un projet personnel ou professionnel plus concret“.

C'est pourquoi il considère que la MIG pourrait ainsi “jouer un rôle de tremplin vers l’insertion professionnelle des jeunes, en particulier pour ceux qui se dirigent vers les corps en uniforme“, des métiers pour lesquels les “deux tiers des participants souhaitent s’orienter“.

Pilotage

Le rapport de l'INJEP porte également sur l'évolution qu'a connu le projet SNU en 2021, une “montée en puissance“ avec la création de postes de “référents MIG“ par les équipes départementales pour appuyer le déploiement territorial et la construction d’un outillage ressource dédié à sa deuxième phase.

Pour la plupart des professionnels rencontrés, indique-t-il, la mission de développement des MIG n'aura cependant “rarement été priorisée dans le contexte de la montée en charge du dispositif en 2022, conduisant à une démultiplication des séjours de cohésion. Les enjeux accrus en termes de promotion du Service national universel, de recrutement des jeunes et d’organisation des séjours ont ainsi selon ces acteurs pris l’ascendant sur le développement des MIG.“

A cela s'ajoute l’enjeu de maillage du territoire et de développement d’une offre de missions conséquente qui “reste souvent jugé trop lourd pour un seul professionnel par département“, d’autant que la majorité des référents MIG “ne dispose que d’un temps partiel mobilisé sur cette mission spécifique“.

En outre, le développement d’une offre de missions d’intérêt général “se confronte à un certain nombre d’obstacles ou difficultés“. Il y a par exemple la réception par de potentiels partenaires locaux qui “reste variable, le Service national universel souffrant d’une image dégradée qui ne favorise pas le développement de partenariats“, ou encore “la communication autour des MIG (qui) peine à se faire massivement, et ce malgré l’outillage national et local qui s’est développé“.

Par ailleurs, “faute de ressources dédiées et d’implication réelle, la communauté éducative et les directions des établissements scolaires restent souvent en marge du dispositif“.

Enfin, le rapport signale que les offres de missions “sont fortement concentrées autour des villes centres, générant un manque de diversité dans l’offre de missions proposées dans les territoires ruraux, qui tient à la capacité à mobiliser un panel varié de partenaires et ne permet pas toujours de satisfaire la demande des participants. Cela soulève également un enjeu de mobilité pour les jeunes de ces territoires ruraux et de prise en charge de leurs déplacements“. L'INJEP rappelle dès lors que le développement d’une offre de MIG croissante “ne doit pas faire oublier l’objectif que recouvre cette seconde phase“, à savoir maintenir un équilibre entre “développement massif de l’offre et respect de la qualité des contenus des missions proposées“.

Le rapport ici

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