Rythmes éducatifs : il faut professionnaliser l'animation, écrit le SEP-UNSA au nouveau ministre
Paru dans Périscolaire, Orientation le mercredi 10 septembre 2014.
Najat Vallaud-Belkacem s’était engagée, alors qu'elle était ministre de la Jeunesse, "à mettre en oeuvre une commission de travail ayant pour rôle de faire des propositions" pour la professionnalisation du secteur de l'animation. "Nous vous demandons de démarrer ce chantier au plus vite", écrit le SEP à Patrick Kanner, à présent en charge de ce dossier. Le syndicat UNSA de l'éducation populaire estime que cette professionnalisation constitue un enjeu majeur et une priorité alors que se met en place la réforme des rythmes éducatifs. Pour son secrétaire général, Patrice Weisheimer, le BPJEPS (le brevet professionnel de niveau IV) "est le minimum à atteindre".
Il le dit dans une lettre ouverte au ministre, dans laquelle il s'étonne par ailleurs que certaines collectivités disent éprouver "des difficultés à embaucher", alors que de "nombreux animateurs titulaires de diplômes professionnels sont toujours au chômage". Mais les mairies préfèrent recruter "des personnes faisant office d’animateurs" qui coûtent moins cher. "Le temps périscolaire doit être pris en charge par des professionnels dont c’est le métier", affirme-t-il.
Il ajoute que le président de la République s’était engagé "à mettre en oeuvre un pôle interministériel éducatif" et que "Matignon attend la position des deux ministères", de l'Education nationale et de la Jeunesse "pour entériner cette perspective", ce qui, "in fine", faciliterait le travail entre animateurs et enseignants. Toujours dans cette lettre, il suggère au ministre de recruter 1 000 CEPJ (conseillers d’éducation populaire et de jeunesse) en prenant sur les postes non pourvus aux concours de recrutement des enseignants. Ceux-ci pourraient "développer une mission exclusive de coordination et de formation" pour mettre en oeuvre les PEDT (projets éducatifs de territoire), "dans une logique de coéducation".
Enfin il demande à Patrick Kanner d'intervenir dans la négociation sur les contre parties du pacte de responsabilité, que les employeurs de la branche de l’animation "n’ont pas encore mis à l’ordre du jour". Il s'agirait notamment d'améliorer la grille indiciaire et de prendre en charge des formations professionnelles quand "les collectivités et la CNAF financent la création d’emploi dans l’animation".