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Petites vacances : pour les collégiens, des départs “d’autant plus fréquents que la famille est aisée et diplômée“ (INJEP)

Paru dans Périscolaire, Culture le mardi 26 décembre 2023.

79 % des enfants de cadres et de chefs d’entreprise sont partis au moins une fois au cours des vacances de la Toussaint, de Noël ou d’hiver“, contre moins de la moitié de ceux d’ouvriers ou d’inactifs“, constate l'INJEP dans une publication s'interrogeant sur la manière dont les collégiens de l'hexagone passent leurs petites vacances.

L'enquête, menée auprès de quelque 13 000 collégiens en 2018-19 montre de la même manière que si les deux tiers des enfants de cadres et de chefs d’entreprise partent avec leurs parents (69 %), ce n’est le cas que de moins d’un enfant de professions intermédiaires sur deux (48%), et de seulement un quart des enfants d’inactifs (24 %).

Car la question de l’occupation du temps des jeunes de 13-14 ans pendant les petites vacances, qui comptent huit semaines, “est particulièrement importante“ en France ou cette situation “singularise notre pays par rapport aux autres pays européens où, en dehors de celles de Noël, les petites vacances sont généralement réduites à quelques jours“, constate l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire. En tout, 59 % des collégiens sont partis au moins une fois à l’une des petites vacances, quand seulement 18 % des élèves sont partis à chaque période.

Revenu et diplôme

Le niveau de revenu joue un “rôle prépondérant“ concernant la fréquence des départs et séjours avec les parents (22 points de pourcentage séparent les chances de départ des jeunes dont la famille bénéficie d’un revenu mensuel égal ou supérieur à 6 000 € de celles dont les parents disposent de moins de 1 200 €), suivi du capital scolaire (+ 9 points pour les collégiens dont au moins un des parents est diplômé de l’enseignement supérieur).

L'INJEP relève surtout que les descendants d’immigrés partent moins souvent que les autres jeunes, à savoir 48 % contre 61 % des collégiens sans ascendance migratoire. Et quand ils partent, les descendants d’immigrés “se distinguent des autres élèves par des séjours chez un copain nettement moins fréquents“, ce qui peut être relié “aux ségrégations sociales d’habitat et d’établissement scolaire auxquelles les descendants d’immigrés sont plus exposés que les autres élèves et qui leur donnent sans doute moins l’opportunité d’avoir des amis susceptibles de les inviter à partir avec eux“. Une tendance qui se retrouve par ailleurs avec le fait d'être scolarisé en REP + ou en REP, “associée à une moindre probabilité de partir chez un copain“.

Sport, genre et autres facteurs

Un peu plus d’un collégien sur cinq participe à un stage ou à un séjour collectif lors d’une des trois petites vacances, 14 % des jeunes le consacrent au sport, 7 % fréquentent des maisons de jeunes et de la culture (MJC) ou des structures d’animation mises en place par les fédérations d’éducation populaire et les centres d’accueil municipaux, devant les colonies de vacances (5 %), les séjours linguistiques (5 %) et les stages et ateliers artistiques (4 %).

Si les séjours au sein de la famille ou chez des copains apparaissent moins liés au milieu social, “sans doute parce qu’ils sont moins dépendants des congés et des ressources financières des parents“, les stages et autres séjours linguistiques et sportifs sont corrélés à l'origine sociale. Ils bénéficient par exemple deux et trois fois plus aux enfants de cadres et de chefs d’entreprise qu'à ceux d'inactifs. De même, “comme si les familles les plus dotées en capital scolaire étaient aussi les plus soucieuses de donner un contenu éducatif aux activités de vacances“, la probabilité que l’élève fasse un stage ou un séjour sportif ou linguistique s’accroît également quand ses parents sont diplômés de l’enseignement supérieur,

Les autres facteurs de distinction sont le taille de la famille, sa composition ou encore le genre : 41 % des filles séjournent chez un copain ou une copine contre seulement 29 % des garçons, et 48 % vont visiter de la famille (vs 41 % des garçons). En revanche, elles ont “une probabilité moins élevée que les garçons de participer à un stage ou à un séjour sportif, de fréquenter une MJC ou un autre point d’accueil des jeunes ou encore de partir en colonie de vacances“.

La note ici

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