“14 % des jeunes âgés de 15 à 30 ans pensent qu’ils auront (ou ont) une moins bonne réussite professionnelle que leurs parents“ (INJEP)
Paru dans Périscolaire le vendredi 10 novembre 2023.
“14 % des jeunes âgés de 15 à 30 ans pensent qu’ils auront (ou ont) une moins bonne réussite professionnelle que leurs parents“, calcule l'INJEP dans son enquête 2023 sur le rapport des jeunes au travail et à l’emploi.
Les 4 500 jeunes âgés de 15 à 30 ans interrogés sont cependant “un peu plus préservés du déclassement que leurs aînés“, ajoute l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, ils sont 22 % à le penser, mais ils sont plus de la moitié (54 %) à avoir “intériorisé le fait qu’ils connaîtront des périodes sans emploi au cours de leur carrière“.
Compétence et rémunération
Globalement, deux tiers des jeunes actifs âgés de 15 à 30 ans déclarent “être utilisés dans leur emploi à leur juste niveau de compétence“, tandis que 26 % s’estiment sous-employés et 9 % accomplissent des tâches “pour lesquelles ils n’ont pas les compétences ou l’expérience suffisante“.
Le niveau de rémunération est le principal critère dans le choix d’un emploi : près de sept jeunes sur dix sont attentifs au “niveau de rémunération“ de l’emploi, que ce soit chez les jeunes femmes, hommes, les actifs, étudiants ou chômeurs. Ainsi 63 % des actifs âgés de 15 à 30 ans s’estiment “très bien“ ou “plutôt bien“ payés par rapport à leur investissement et à leur niveau de compétence, en revanche, précise l'INJEP, les jeunes expriment davantage une volonté de travailler plus pour améliorer leur niveau de vie : 54 % préféreraient gagner plus d’argent mais avoir moins de temps libre (contre 45 % chez les plus de 30 ans).
D'ailleurs, ce sont surtout les cadres qui s'estiment plutôt bien rémunérés. En effet, seule la moitié des jeunes exerçant une profession intermédiaire sont dans ce cas, un résultat qui “peut être mis en relation avec le sentiment, plus fréquent au sein de cette catégorie socioprofessionnelle, d’être employé en dessous ou au-dessus de ses compétences“, source d'une éventuelle inadéquation entre investissement, charge de travail et rémunération perçue.
Partage vie privée et vie professionnelle
Autres critères, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle (52 % des 15-30 ans) ainsi que l’intérêt et le contenu du travail (46 %), suivi des possibilités d’évolution de carrière (dans 36 % des cas), de la sécurité de l’emploi (36 %), des avantages sociaux (32 %), et de la possibilité d’agir au travers de son travail sur des sujets qui leur tiennent à cœur (28 %). A ce titre, un grand nombre de jeunes aspirent à avoir “beaucoup de responsabilités (58 %) ainsi qu'une “grande autonomie“ (60 %).
Les jeunes expriment néanmoins une appétence assez prononcée pour des horaires de travail stables : 58 % des 15-30 ans préféreraient des horaires de travail fixes ou réguliers plutôt que variables “ce qui suggère qu’une majorité d’entre eux souhaitent préserver leur équilibre de vie“. Proportionnellement, les jeunes ruraux sont plus nombreux (64 % chez les 15-30 ans) à privilégier les horaires fixes que les urbains (58 %), peut-être parce qu'ils sont “soumis à des trajets domicile-travail plus longs, en raison d’un habitat plus dispersé en zones rurales.“
74 % des jeunes souhaiteraient idéalement télétravailler, dont 21 % “tout le temps“ et 53 % “de temps en temps“, un attrait un peu plus prégnant chez les jeunes femmes (76 % contre 72 % des jeunes hommes). Pourtant, poursuit l'INJEP, “ces souhaits très majoritaires apparaissent en décalage avec la proportion minoritaire de télétravailleurs dans les entreprises“, alors que selon l'INSEE, seulement un cinquième des salariés ont télétravaillé en moyenne chaque semaine, seulement 17 % chez les jeunes.
Le premier motif pouvant amener à démissionner est pour les jeunes le stress ou une charge de travail importante (46 % chez les 15-30 ans), particulièrement chez les femmes (50 % le mentionnent contre 40 % des hommes). Viennent ensuite les mauvaises relations avec les collègues ou la hiérarchie (cité par 42 % des répondants).
Le baromètre “Le rapport des jeunes au travail“ ici