Enfants à la rue : Face à l'urgence, un nouvel appel à l'action du gouvernement (UNICEF France, CAU, Jamais sans toit)
Paru dans Périscolaire le mardi 17 octobre 2023.
Le Collectif des associations unies (C.A.U), l’UNICEF France, la FCPE, Jamais sans toit ainsi que 55 députés lancent, mardi 17 octobre, une nouvelle alerte sur la situation des enfants à la rue.
Ceux-ci donnent de la voix pour dénoncer les “2 822 enfants restés sans solution d’hébergement suite à la demande de leur famille au 115“, dont 686 enfants de moins de 3 ans, faute de mises à l’abri disponibles dans la nuit du 2 octobre, soit “une hausse de 42 % en un mois seulement“ (voir ToutEduc ici). Ils évoquent des enfants aux droits fondamentaux “qui ne sont pas respectés“, mais également “pénalisés dans leur développement, leur santé, leur scolarité, et confrontés dès le plus jeune âge aux inégalités et à la grande pauvreté".
Par exemple, les parents et enseignants du réseau “Jamais sans toit“ ont constaté “l’aggravation de la situation au quotidien“, avec depuis la rentrée, des écoles occupées pour mettre à l’abri des familles à Saint-Etienne, à Toulouse, à Montpellier, à Grenoble, ainsi qu'à Lyon. A Bordeaux, font-ils encore valoir, “un collectif tente de venir en aide à une famille de cinq enfants à la rue, dont la maman est enceinte de plus de huit mois“ mais il est à craindre “qu’elle subisse le même sort qu’une femme à la rue à Nice qui, après son accouchement, est restée deux semaines à la maternité puis devait être remise à la rue avec son bébé.“
Face aux “moyens insuffisants pour répondre à cette urgence sociale“, associations et des parlementaires demandent des réponses à la hauteur des besoins. Car si l'Etat garantira le maintien de 203 000 places d’hébergement en 2024, cette mesure semble “insuffisante pour atteindre l’objectif de ‘zéro enfant à la rue‘ fixé par le gouvernement à l’automne dernier, et pour respecter les principes d’inconditionnalité de l’accueil et de continuité de la prise en charge“, tandis que se profilent une “hausse du nombre de sollicitations, dans un contexte d’inflation, de crise du logement et de tension sur l’hébergement hôtelier qui continue de fragiliser les familles les plus précaires“.
Dans le cadre des discussions budgétaires du projet de loi de finances (PLF) 2024 qui débutent à l'Assemblée nationale, ils jugent ainsi “nécessaire de créer 10 000 places d’hébergement supplémentaires pour que plus personne, et particulièrement les enfants, ne dorme à la rue“.
Ils souhaitent en outre que soit formé dès le mois prochain un groupe de travail autour des leviers “disponibles pour accélérer le relogement des personnes et ainsi ‘libérer‘ des places dans l’hébergement, avec tous les acteurs concernés (ministres, Etat, bailleurs sociaux, associations, collectivités…).“ Il s'agirait ainsi de mettre en œuvre “une programmation pluriannuelle ‘de la rue au logement‘ dotée de moyens suffisants pour que tous les enfants soient a minima hébergés dans des conditions conformes à leur intérêt supérieur, mais aussi et surtout, pour favoriser leur accès au logement durable en produisant et en attribuant davantage de logements sociaux.“
La tribune sur le site de l'UNICEF ici