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Garantie jeunes : "Ces jeunes n’attendent parfois qu’un geste de confiance pour rebondir" (Myriam El Khomri)

Paru dans Périscolaire, Orientation le lundi 30 janvier 2017.

"Ce qui fait la force de la Garantie jeunes, c’est l’accompagnement doublée d’une allocation, c’est un contrat donnant donnant. Et sans les conseillers des Missions locales, le dispositif ne fonctionnerait pas. Il est parfois administrativement mangeur de temps, mais sa force tient en son accompagnement", souligne la ministre du Travail Myriam El Khomri lors de la Journée nationale sur la généralisation de la Garantie jeunes, organisée ce 30 janvier à Paris.

Pour mémoire, la Garantie jeunes est ouverte à tous les jeunes âgés de 16 ans à moins de 26 ans, ni en emploi, ni étudiant, ni en formation et en situation de précarité. Elle prévoit une durée d’accompagnement d’un an (avec une prolongation possible de six mois maximum) et une allocation forfaitaire d’un montant maximum de 470,95 euros par mois. En contrepartie, le jeune doit être prêt à s’investir sur la durée dans un parcours pouvant combiner expériences de travail, élévation du niveau des compétences, suivi social.

L'alternance, "le débouché naturel"

À ce jour, 105 000 jeunes auraient bénéficié de ce dispositif selon la ministre. "Ils ont du talent et des compétences et n’attendent parfois qu’un geste de confiance pour rebondir", commente-t-elle. Trois quarts d’entre eux n’ont pas de diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat et un quart réside dans un quartier prioritaire de la politique de la ville.

Reconnaissant que la situation de certaines Missions locales s’avère "alarmante", Myriam El Khomri estime que les crédits supplémentaires qui leur sont accordés permettront de "redresser la barre". Néanmoins, cet apport de l’État ne doit pas conduire à un désengagement des collectivités locales, prévient-elle. Il s’agit de "faire plus et non faire moins". La ministre souligne aussi la nécessité de mobiliser les branches professionnelles au sein de la gouvernance des Missions locales. Elle salue le rôle joué par l’alternance, "voie d’excellence" qui aboutit à sept jeunes sur dix en emploi. "L’alternance doit devenir le débouché naturel pour ces jeunes", déclare-t-elle.

Éviter la maltraitance institutionnelle

Aux yeux de Myriam El Khomri, il convient de répondre à l’attente de certains jeunes particulièrement fragilisés, notamment ceux ayant bénéficié de l’aide sociale à l’enfance parfois "complètement isolés, sans réseau familial", mais aussi les jeunes en situation de handicap, ou encore ceux suivis par la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse). Elle souligne l’importance pour tous les intervenants adultes de travailler dans des logiques complémentaires et non concurrentes. "Parfois, les jeunes ressentent une overdose face au suivi des travailleurs sociaux. Il faut éviter la maltraitance institutionnelle en leur proposant un interlocuteur unique", estime-t-elle.

Des propos confortés par plusieurs intervenants lors des tables rondes organisées pendant de la journée. Ceux-ci affirment rarement rencontrer des difficultés à trouver des entreprises. En revanche, comme le confie Emilie Fortier, responsable du Crepi Normandie (Club régional d'entreprises partenaires de l'insertion), "des jeunes ne veulent parfois plus participer, car on les dépossède de cette démarche, en les baladant d’action en action. On a du mal à les convaincre, car il n’y a plus d’envie et plus de sens".

La Garantie Jeunes vise donc aussi à les remotiver. "Les Missions locales apportent un accompagnement régulier et rapproché qui permet aux jeunes d’être beaucoup plus motivés pour définir un projet professionnel et aller vers un métier, c’est vraiment un plus", constate pour sa part Roland Genier, chef du département social d’Enedis.

Diane Galbaud

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