Périscolaire » Actualité

BAFA-BAFD : les nouveaux textes réglementaires omettent la dimension d'Éducation populaire selon les CEMEA

Paru dans Périscolaire le jeudi 06 août 2015.

"Nous réaffirmons (...) l'ancrage des ACM (Accueils collectifs de mineurs) et des formations BAFA-BAFD dans l'Éducation populaire. Nous portons un projet de vacances et de loisirs collectifs émancipateurs en opposition à une vision marchande et consumériste. Et dans cette approche, nous regrettons la disparition de l'obligation de l'agrément JEP (Jeunesse et Éducation populaire) dans les textes réglementaires". Telle est la prise de position officielle prise par les CEMEA (Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active) suite à la publication du décret et de l'arrêté du 15 juillet 2015 qui fixent respectivement les nouvelles modalités d'organisation des sessions de formation au BAFA (Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur) et au BAFD (Brevet d'aptitude aux fonctions de directeur), ainsi que les conditions d'habilitation des organismes qui pourront organiser ces dernières (lire ici). Dans un article titré "le BAFA écartelé", et publié le 30 juillet sur le site des CEMEA, Fabrice Deboeuf dénonce au nom du mouvement associatif une "réforme [qui] n'est pas suffisamment porteuse de sens et de clarification pour les ACM et les formations qui en découlent".

Ainsi, la disparition de l'obligation de détenir cet agrément pour demander l'habilitation nécessaire à l'organisation de ces formations ne permet plus de distinguer "les démarches éducatives" de "celles à seule finalité marchande" alors même qu' "un certain nombre d'organisateurs d'ACM sont des entreprises commerciales dont les offres sont destinées à répondre à la demande solvable ou à capter la commande publique via les appels d'offre".

Pour un statut du volontariat dans l'animation

Autre point de friction, qui s'explique par la même volonté d'inscrire l'animation dans une démarche d'Éducation populaire, les nouveaux textes réglementaires n'ont pas instauré "un véritable statut du volontariat dans l'animation". Or, ce statut permettrait de reconnaître "l'engagement social et citoyen de jeunes pour les vacances dans des structures à but non lucratif".

Une absence d'autant plus regrettable, selon le mouvement, que le rapport de la commission parlementaire du député Michel Ménard sur l'accessibilité des jeunes aux séjours collectifs et de loisirs et celui de Claude Bartolone sur l'engagement citoyen et l'appartenance républicaine allaient "dans ce sens". Pour les CEMEA, il y a également "une incohérence entre le décret qui réaffirme le sens de l'engagement des jeunes pour un encadrement occasionnel et non professionnel pour le BAFA et le BAFD et l’arrêté qui permet de faire une partie de son stage pratique en temps périscolaire". Non seulement la question du volontariat n'a pas été réglée, mais en plus ces nouveaux textes, estime le mouvement, "la rendent encore plus floue en amalgamant les animateurs œuvrant dans un cadre professionnel sur le temps périscolaire et les animateurs œuvrant dans un cadre non professionnel lors des temps extrascolaire en particulier lors des séjours collectifs".

Les CEMEA avaient émis un avis défavorable au texte proposé au CNEPJ (Conseil national de l'éducation populaire et de la jeunesse), le 9 juin 2015 à l'issue du travail de concertation qui avait été mené autour de la rénovation de ces diplômes. Rappelons que dans leur projet éducatif, les CEMEA militent pour une animation qui s'inscrit "dans une démarche d'Éducation populaire", "au service du développement des personnes et des groupes", en privilégiant le brassage social et la mixité. De même, ils militent pour le volontariat, parce qu'il est, selon eux, complémentaire dans tout projet de vacances collectives de "l'ensemble des acteurs éducatifs" et parce qu'il constitue un "espace d'insertion sociale et culturelle pour des centaines de milliers de jeunes".

Camille Pons

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →