Algérie : l’enseignement du tamazight, langue berbère, devrait être rendu obligatoire
Paru dans Scolaire le mercredi 04 juin 2014.
Nouria Benghabrit, nouvelle ministre de l'Education Nationale algérienne, déclare au quotidien El Watan qu'elle souhaite rendre obligatoire à l'école l'enseignement du tamazight, langue berbère. "Je suis tout à fait d’accord qu’il ne faut surtout pas 'ghettoïser' cette langue. Eu égard à son statut aujourd’hui de langue nationale, il faut qu’elle se positionne. Et pour se positionner il faut que son enseignement soit obligatoire." L’école algérienne est-elle sinistrée ? La ministre estime que non. Elle pointe "une telle complexité du système que vous pouvez avoir des zones et des classes où ça fonctionne de manière remarquable comme vous pouvez avoir effectivement des lieux, des espaces où les choses ne vont pas du tout bien. Lorsqu’on dit avoir près de huit millions et demi d’élèves scolarisés, ce serait à mon sens injuste de dire que l’école est sinistrée. Si je qualifie l’école de sinistrée, c’est aussi ne pas rendre hommage à ceux qui font des efforts gigantesques, et c’est, dans ce cas-là, partager simplement le point de vue de certains."
La ministre a rencontré les représentants des syndicats et ceux des parents d’élèves. "Je pense qu’il y a un consensus autour de la nécessité de se pencher sur la qualité de l’enseignement. L’été sera studieux ; nous allons donc tenir des tables de négociations autour de points bien précis. Prenons l’exemple de la surcharge des programmes. Nous comptons tenir un plateau sur la question où tout le monde donnera son avis. Puisque ce sera entre la mi-juin et la mi-juillet, probablement vers le 20 juillet, nous tiendrons les assises. Des mesures de salubrité publiques vont être prises et je le répète encore une fois avec l’ensemble des acteurs du secteur".
Nouria Benghabrit fait l'objet d'une campagne de dénigrement de la part des milieux conservateurs ou de forces hostiles à la réforme du système éducatif. Petite fille du fondateur de la mosquée de Paris, elle est notamment attaquée sur ses origines prétendument juives.
L'intégralité de l'entretien accordé à Nouria Benghabrit au quotidien El Watan (ici).