Haïti lance une vaste réforme de son enseignement secondaire
Paru dans Scolaire le jeudi 06 novembre 2014.
Le ministre haïtien de l'éducation, Nesmy Manigat, lance le concept de "lycées 2.0" après avoir décrété "l’état d’urgence" en ce qui concerne le fonctionnement des 203 établissements d'enseignement secondaire du pays. Il se défend de vouloir licencier les personnels de direction. Toutefois, dans le cadre d'un vaste plan de formation, en partie à distance et avec la collaboration du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ceux-ci seront amenés à dresser un rapport détaillé sur la gestion de leur établissement. Ils devront aussi répondre de l'amélioration des taux de réussite aux examens de leurs élèves, catastrophiques. "Ce sont les résultats", prévient-il, "qui vont vous garder ou vous mettre à la porte."
Ce plan de formation est un des éléments d'un ensemble de mesures radicales. Les enseignants ont deux ans pour faire reconnaître leur qualification et obtenir un "permis d’enseigner". De même les établissements devront être dotés d'un "permis de fonctionnement". "Les établissements publics et les écoles subventionnées, dont le taux de réussite aux examens officiels est inférieur ou égal à 20%, sont automatiquement placés sous la surveillance d'un comité de gestion provisoire (...). Aucun nouvel établissement d’enseignement [privé] n’est autorisé à ouvrir ses portes sans autorisation préalable". De plus, les enseignants âgés sont fermement invités à prendre leur retraite et les jeunes seront prioritairement recrutés parmi les diplômés des Écoles normales supérieures, des Écoles normales d’instituteurs, des centres de formation initiale accélérée, du Centre de formation pour l’école fondamentale et des institutions spécialisées en sciences de l'éducation.
Quant au "lycée 2.0", ce sera "un établissement scolaire public disposant d’un personnel enseignant requalifié et motivé, maîtrisant les rudiments des Technologies de l’information et de la communication" mais aussi doté de bibliothèques traditionnelles et de contenus numériques, "d’infrastructures modernes avec une source d’énergie et une bonne connexion internet".
Pour les 12 principes de la réforme, lire Haïti libre ici.