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Les "surdoués" sont-ils des élèves comme les autres ? (ANAE)

Paru dans Scolaire le dimanche 08 juillet 2018.

La revue de l'ANAE consacre sont dernier numéro à une "mise au point" sur "le haut potentiel intellectuel", une question qui n'a intéressé en France que longtemps après bien d'autres pays, avec un problème de terminologie : fallait-il parler de "surdoués", d'enfants "précoces", de "hauts potentiels intellectuels" pour ces enfants au QI au moins égal à 130 ? Aussi longtemps que seuls les enfants de la bourgeoisie ont eu accès au collège et au lycée, "le problème des surdoués ne se posait pas" puisque les enfants intelligents de milieu populaire bénéficiaient de bourses pour entamer un cursus long. Avec la réforme Haby, les classes sont plus hétérogènes et "une inquiétude se fait jour : les enfants les plus intelligents ne vont-ils pas en pâtir ?" Jean-Charles Terrassier a créé quelques années auparavant la première association "pour les enfants surdoués", l'ANPES. L'auteure de l'article, Claudie Bert, suit pas à pas l'histoire de ces associations et souligne l'importance du rapport sur la scolarisation des enfants intellectuellement précoces de l'inspecteur d'académie Jean-Pierre Delaubier en 2002 (ici). Celui-ci est hostile au saut de classe "mais favorable à un parcours scolaire accéléré" et "plus encore" à des activités parascolaires enrichies.

Il ressort de l'ensemble du dossier que, contrairement à de nombreux autres pays, "la France n'a pas choisi de miser sur ses enfants surdoués", mais, "en l'état actuel des connaissances scientifiques, rien n'indique qu'il faille les considérer comme une population qualitativement différente et/ou particulièrement vulnérable". Les enfants "avec HPI" ne sont en effet pas plus fragiles que les autres, et seraient plutôt moins exposés au risque d'échec scolaire". Ils ne sont pas plus souvent "hypersensibles ou hyperémotifs que la population générale", et s'ils doivent faire l'objet "de mesures et programmes éducatifs spécifiques", c'est à la condition d'intégrer "avec nuances et subtilité, les spécificités de chaque situation sur le terrain", d'autant qu'elles "se trouvent d'une extraordinaire variété".

Et l'équipe de la revue estime "à la fois urgent, nécessaire et utile d'engager (...) une conférence de consensus interdisciplinaire" avant d''élaborer des "stratégies globales". En attendant, elle met en garde contre l'idée très répandue que ces enfants ont plus que d'autres des difficultés scolaires, et donc contre la tentation réciproque, pour les parents d'enfants en difficulté, de penser que leur QI en est la cause. Et elle recommande le livre "Le haut potentiel en questions" de Sophie Brasseur et Catherine Cuche (Mardaga).

Le n° 154 de la revue "Approche neuropsychologique des apprentissages chez l'enfant", le site ici

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