Service civique : un défaut de mixité sociale, pointe le site Youphil
Paru dans Périscolaire, Orientation le vendredi 20 avril 2012.
"Le service civique a deux ans" et "la mixité sociale - principal objectif annoncé - est encore loin d’être atteinte", constate le site d'information "Youphil" qui rappelle que "près de 22 000 volontaires ont effectué un service civique" depuis son lancement, dont 6 000 en 2010 et 15 000 en 2011. Ce sont, à 57 % des filles, et 41 % des jeunes concernés ont "un niveau supérieur au baccalauréat" contre 24 % sans diplôme. "En 2011, seuls 18 % des volontaires proviennent des zones urbaines sensibles ou des zones d’éducation prioritaires."
Maud Simonet, sociologue au CNRS note que la difficulté réside dans le "statut hybride du service civique qui s'adresse à différentes jeunesses, aux conditions de vie éloignées". Pour Stephen Cazade, directeur de l’association Unis-Cité, que le site a interrogé, c'est pourtant "une vraie réussite, au-delà même de ce que l'on espérait".
Autre question que pose le site, celle des revenus, "550 euros par mois", soit "moins que l'indemnité chômage" que touchait une jeune diplômée "sans boulot". Pour ceux qui sont soutenus par leurs parents, "effectuer un service civique équivaut à du 'super-bénévolat' et de 'l'argent de poche' alors que pour d'autres, on parle de véritables 'salaires' et de 'sous-emploi'." Et de pointer le risque de voir ces emplois précaires se substituer à des vrais emplois, d'autant qu'une circulaire, diffusée en mars dernier, met "l'accent sur les missions à développer au sein de la police et de la gendarmerie".
Autre danger, que le futur gouvernement revienne sur les engagements pris en termes de budget : "On apprend aux jeunes à s'engager et à respecter l'engagement. Il faudrait que l'Etat montre l'exemple", souligne Stephen Cazade.
Le site de Youphil, ici.