Un bon système éducatif ne dépend pas tant de combien mais comment l'Etat y investit (Pisa)
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 02 mars 2012.
"Au-delà du seuil de 20 000 dollars de PIB par habitant, la richesse nationale ne constitue plus une variable prédictive de la performance moyenne du pays", selon la dernière enquête Pisa à la loupe. "Et le montant que ces pays à revenu élevé investissent dans l'éducation n'est pas davantage lié à leur performance."
Par exemple, les Etats-Unis, le Luxembourg la Norvège et la Suisse, qui dépensent plus de 100 000 dollars pour la formation d'un élève entre l'âge de 6 et 15 ans, affichent les mêmes performances que l'Estonie, la Hongrie, la Pologne, qui y consacrent moins de 50 000 dollars. L'enquête fixe le seuil de 35 000 dollars au-delà duquel le montant des dépenses n'est plus lié aux performances.
Deux attitudes président aux bonnes performances des pays en tête du classement de l'enquête Pisa. D'abord, "parmi les pays et économies à revenu élevé, les plus performants investissent, en général, davantage dans les enseignants que la réduction des effectifs en classe. Ainsi, en Corée et, dans les pays et économies partenaires, à Hong-Kong (Chine), deux systèmes parmi les plus performants dans la compréhension de l’écrit, les enseignants du premier cycle de l’enseignement secondaire gagnent plus du double du PIB par habitant de leurs pays respectifs."
Ensuite, "dans ces systèmes d’éducation, les établissements et les enseignants ne laissent pas les élèves en difficulté en situation d’échec, ne les font pas redoubler, ne les transfèrent pas vers d’autres établissements, pas plus qu’ils ne regroupent les élèves dans différentes classes en fonction de leurs aptitudes." Autrement dit, ils considèrent que tous les élèves sont capables de réussir à l'école.
Télécharger l'enquête Pisa à la loupe n°13 "Argent rime-t-il avec bonnes performances?" ici