Apprentissage : le modèle allemand s'essouffle, et n'est pas transposable en France (CEREQ)
Paru dans Orientation le mardi 17 juillet 2012.
"Le développement de l’apprentissage n’est pas le remède automatique au chômage des jeunes (...) Si l’expérience allemande peut être une source d’inspiration (...), sa transposition à l’identique est difficilement envisageable." Le "Bref" que publie le CEREQ sur l'apprentissage conclut d'un rapide tour d'horizon international qu' "il est impossible de démontrer le lien mécanique entre le développement de l’apprentissage et la diminution du chômage des jeunes".
"La France rêve de se doter, depuis plus de trente ans, d’un système d’apprentissage puissant, sans toutefois y parvenir", malgré de nombreuses réformes. D'ailleurs, le taux de rupture des contrats reste "à des niveaux relativement élevés", "les articulations entre le monde éducatif et le monde économique connaissent des ratés chroniques", beaucoup d’entreprises s'engagent frileusement dans cette voie, peut-être parce qu'elles n'ont pas vraiment leur mot à dire "dans le processus de définition des curricula et de la validation de la qualification".
Mais en Allemagne, même si le système dual est "peu remis en cause", le système semble "se gripper" : baisse de la démographie, poursuites d’études générales et universitaires qui expliquent "une entrée en apprentissage plus tardive" et un coût global plus élevé, possibilité pour les entreprises de "recruter à moindres coûts des jeunes sortants directement des niveaux élevés du système éducatif"... A noter que l'apprentissage est inexistant au Japon où "les jeunes acquièrent une qualification après leur embauche", et peu développé dans les pays anglo-saxons, sauf en Australie.
"Pour une approche circonstanciée de l’apprentissage", à télécharger sur le site du CEREQ, ici.