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Décrocheurs et élèves en difficulté : des données à préciser, des processus qui commencent très tôt (DEPP)

Paru dans Scolaire, Orientation le dimanche 19 janvier 2014.

Près de 24 % des élèves (23,6 %) sont des décrocheurs "au sens du Code de l’éducation" puisqu'ils ont pas "terminé avec succès le cycle de formation de second cycle du second degré" dans lequel ils s'étaient engagés. Mais un quart d'entre eux sont sortis du système scolaire "avec un CAP ou un BEP en poche". C'est l'un des éléments saillants du numéro de décembre de la revue "Éducation et formations" consacré au décrochage et publié par la DEPP (service statistique de l'Education nationale) qui souligne que "dans une période où la lutte contre le décrochage scolaire est affichée comme une priorité (...), le besoin se fait plus que jamais sentir d’indicateurs qui permettent de mesurer avec un niveau satisfaisant de précision l’ampleur du phénomène, son évolution dans le temps et sa variation d’un territoire à l’autre". Or les indicateurs existant ne sont pas "suffisamment précis", ils fournissent "des ordres de grandeur, qui ne permettent pas de tenir un autre discours que la stabilité du phénomène" et "les académies ne peuvent pas les utiliser comme outil de suivi" puisque ce sont des données nationales sans le détail régional.

La revue cherche à cerner les éléments prédictifs du décrochage et met en évidence "le niveau de l’élève à son entrée au collège" qui "expliquerait à lui seul près de la moitié des sorties sans diplôme. Ceci confirme la nécessité d’intervenir très en amont, dès l’enseignement primaire, pour en limiter le nombre". Mais "la politique de prévention doit aussi s’appliquer au collège". Une observation attentive des résultats des élèves, "trimestre par trimestre", permet d'observer "une accentuation des écarts initiaux" entre la sixième et la troisième. Et "divers éléments s’articulent de façon complexe au détriment des élèves des classes populaires qui, souvent plus faibles dès l’entrée au collège, sont affectés par cette dynamique de creusement des écarts".

S'y ajoutent "les processus d’orientation et leur degré d’acceptation" : "une orientation contrariée est un facteur favorisant le décrochage".

Les auteurs s'interrogent aussi sur la réforme du lycée professionnel et sur le parcours en trois ans. Il semble qu'il augmente les chances pour un collégien s’orientant dans la voie professionnelle de devenir bachelier, mais "cette conclusion reste provisoire" et des travaux ultérieurs devront prendre en compte "les apprentis ou les élèves passés par un CAP". Reste aussi à mesurer "le gain [pour l'obtention du baccalauréat] résultant d’une, voire de deux année(s) de redoublement", qui serait de 7 points.

Revue Éducation et formations "Le décrochage scolaire : un défi à relever plutôt qu'une fatalité", n° 84, décembre 2013, 79 p., à télécharger sur le site du ministère, ici .

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