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Enfants issus de l'immigration en Île-de-France : sentiment d'injustice et forte concentration (étude)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 02 octobre 2013.

Des enfants immigrés ou issus de l'immigration qui n'ont pas moins d'ambition que les autres, mais qui ont un sentiment d'injustice, notamment en matière d'orientation scolaire, c'est ce qui ressort des données pour l'Île-de-France de l’enquête "Trajectoire et origines", dans une région où "près de 17 % des Franciliens sont immigrés (nés étrangers à l’étranger) et 18% sont nés en France d’au moins un parent immigré".

L'enquête montre d'abord que "la population majoritaire obtient des diplômes de niveau plus élevé que les descendants d’immigrés, qui eux-mêmes font mieux que les immigrés scolarisés en France". Si le niveau d’étude s’est accru "pour tous", les écarts n'ont pas été réduits. "Les descendants d’immigrés d’origine algérienne sont plus souvent sans diplôme, ceux d’origine portugaise et africaine plus souvent diplômés de l’enseignement professionnel secondaire, et ceux originaires d’Asie (hors Turquie), d’Espagne et d’Italie plus souvent diplômés de l’enseignement supérieur". D'ailleurs plus de 40 % des immigrés franciliens qui ont été d’abord scolarisés à l’étranger ont intégré à leur arrivée une formation de l’enseignement supérieur. L'enquête remet en cause, au passage, une opinion répandue qui voudrait "qu’à situation sociale et familiale comparable, les enfants d’immigrés progressent davantage au cours de la scolarité élémentaire et au collège" et que cela soit dû à une plus forte ambition des familles. Cela pourrait aussi bien être lié au faible niveau scolaire des enfants d’immigrés, "permettant plus facilement une amélioration des notes au cours de la scolarité".

Des établissements ghettoïsés

Mais l'extraction des données de cette enquête nationale pour l'Île-de-France montre aussi que les populations immigrées éprouvent un sentiment d'injustice "alors que les comparaisons menées sur l’orientation en fin de 3ème selon l’origine ne révèlent aucune discrimination". Ils n'ont pas moins d’ambition scolaire que les autres, à milieu social comparable, mais ils sont "un peu moins confiants dans leur capacité à réussir", et "ceux qui ont arrêté leurs études semblent davantage le regretter". Ils ont le sentiment d'avoir été mal informés, d'avoir bénéficié d'un moindre soutien familial. Et surtout, ils dénoncent des phénomènes de ghettoïsation (même si le mot n'est pas employé dans l'étude) : "En Île-de-France, 33% des descendants d’immigrés et 25% des immigrés déclarent que plus de la moitié des élèves étaient d’origine immigrée au collège." Cela n'empêche pas qu'ils aient une opinion favorable de leur établissement : bons contacts avec les enseignants, bons enseignants, facilité à s’y faire des amis. Mais les phénomènes de concentration sont bien réels et liés à "l’inégale répartition des populations d’origine immigrée sur le territoire régional" puisque "50% des mineurs résidant en Seine-Saint-Denis sont descendants d’immigrés", contre moins de 25 % dans les Yvelines ou en Seine-et-Marne.

L'enquête de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Île-de-France "Parcours et expériences d'études des Franciliens selon leur origine" est téléchargeable sur son site, ici

 

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