Avenir de l'enseignement professionnel : Le SNETAA-FO entre “espoir“ et crainte de l'“enfumage“
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 22 juillet 2022.
Le SNETAA-FO fait savoir qu'il “n’a toujours pas obtenu une feuille de route claire, exigeante et prometteuse“ après avoir été reçu lundi 18 juillet par Carole Grandjean.
Si le premier syndicat des lycées professionnels souhaite laisser à la nouvelle ministre déléguée à l’Enseignement et la formation professionnels “le bénéfice de vouloir transformer un secteur au service des enfants, des jeunes et des personnels de la voie pro, partout invisible“, il oscille entre “espoir“ et crainte d'un “enfumage“ estimant qu'il faut “une réelle volonté politique contre tous les lobbys qui ont meurtri les ambitions de l’École pour redonner une réelle première chance pour toutes et tous“.
L'inquiétude vient en effet de ce que la ministre fut la rapporteure de la loi Pénicaud, une loi qui “pulvérise les records de déficits et a accru comme jamais l’inadaptation des formations au marché de l’emploi“ et dont sont ressorties des “mesurettes éculées contre une jeunesse qui hurle son désespoir et conteste son assignation, tout autant qu’elles ont fait la preuve de leur inefficacité pour le premier employeur de France, les petits commerçants et artisans qui désespèrent de recruter des salariés qualifiés".
Car l’entreprise a, selon le syndicat FO des lycées professionnels “besoin de salariés aux qualifications reconnues y compris dans les ‘petits-métiers‘. (..) L’accès à l’emploi nécessite aussi les codes des savoir-être d’une société qui s’est radicalement transformée. Le plein emploi ne se fera que si les salariés maîtrisent autant les technologies des métiers que les savoirs fondamentaux. Nous ne formons pas uniquement des producteurs mais des citoyens aux soft skills tant convoités.“
Mais Carole Grandjean “va-t-elle reconnaître des professeurs de lycée professionnel spécialistes en pointe des métiers, les encourager et les mobiliser autour d’un projet fédérateur au service de la jeunesse et de notre École républicaine qui ne répond plus à son objectif d’égalité des chances pour tous ?“ Le SNETAA-FO indique que ne seront ainsi acceptées “ni des propositions cosmétiques (Formation complémentaire d'initiative locale et autres classes passerelles bidons) ni des discussions d’enfumage autour du seul projet de liquider le lycée professionnel au détriment d’un apprentissage que les entreprises ne veulent pas pour les jeunes dont nous avons la charge“.
Le communiqué ici