Insertion professionnelle à la sortie du lycée : de fortes différences selon les filières (CEREQ)
Paru dans Scolaire, Orientation le samedi 15 décembre 2012.
La situation est "particulièrement préoccupante" pour les jeunes qui sont sortis en 2007 de l’enseignement secondaire sans diplôme. Ces sorties "constituent un handicap de plus en plus grave" et provoqueront des "dépenses publiques quasi inévitables" de plus en plus lourdes. Trois ans après leur sortie du système scolaire, leur taux de chômage était de 41 %. Il était de 24 % pour les titulaires d’un CAP ou d’un BEP et de 13 % pour les bacheliers n’ayant pas poursuivi d’études supérieures, mais "l’avantage relatif du baccalauréat est variable selon la spécialité préparée". Le CEREQ (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) publie une analyse de la capacité d'insertion des jeunes sortis de l'enseignement scolaire sans avoir poursuivi d'études supérieures.
Dès lors qu'ils ont un diplôme, c'est, plus que le niveau du diplôme, la spécialité de formation qui explique des différences dans l’accès à l’emploi : "en fonction de celle-ci le taux de chômage à trois ans varie de 3 % à 45 %". Pour l’apprentissage, qui "protège globalement mieux du chômage", les différences entre spécialités sont également importantes, en termes d'abandons notamment.
Le niveau de diplôme joue en revanche pour certaines spécialités. Dans le secrétariat ou la comptabilité, "les activités peu qualifiées [sont] drastiquement réduites", et "les jeunes recrutés sont majoritairement issus de l’enseignement supérieur". Le CEREQ pose d'ailleurs la question la question de la pérennité de ces filières aux niveaux CAP ou baccalauréat, et relève qu'en dix ans, "le nombre de jeunes inscrits en année terminale d’une formation de la spécialité comptabilité a chuté de 38 % et celui des inscrits de la spécialité secrétariat bureautique de 28 %". Il considère aussi que "stimuler les orientations vers l’apprentissage en sortie de collège ne suffit pas à garantir une bonne insertion ultérieure" puisque "les abandons en cours d’études et les échecs aux examens ferment très souvent aux apprentis les portes de l’emploi".
Le "bref" 'S'insérer à la sortie de l'enseignement secondaire : de fortes inégalités entre filières", est téléchargeable sur le site du CEREQ, ici.