Orientation » Actualité

Effectifs, moyens, stages, attendus... Les difficultés de la mise en place du PPPE (IGESR)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 22 mars 2022.

“Les attendus de ce parcours sont considérés comme trop flous“ estime l'IGESR dans son dernier rapport concernant la mise en place du PPPE, parcours de formation spécifique proposé aux bacheliers “qui manifestent dès le baccalauréat le souhait de devenir professeurs des écoles.“

Quelles sont en effet les premières difficultés rencontrées en début d’année scolaire ? Alors que 25 PPPE ont été créés à la rentrée 2021, les inspecteurs généraux de l'Education nationale citent le cas de Grenoble, où les enseignants “s’interrogent sur le niveau auquel ils doivent conduire leurs élèves“ et constatent que “le choix initial du niveau à viser a été, pour presque toutes les disciplines, celui d’un enseignement de spécialité de fin de première“, et que “suite à un démarrage un peu trop ambitieux d’un point de vue disciplinaire, la progression et les contenus ont été revus à la baisse...“

Effectifs hétérogènes

Ils ont de même constaté à la rentrée dernière des effectifs “hétérogènes“, avec sept parcours préparatoires au professorat des écoles (soit 1/3) qui accueillaient moins de trente étudiants (de 5 à 29) en septembre, et une déperdition qui dès novembre a conduit “la moitié des PPPE“ dans une situation de sous effectif, alors que l' “objectif plancher“ du cahier des charges prévoyait une cohorte de 30 à 40 étudiants / an par région académique. Aussi, pour les auteurs du rapport, “face à la baisse d’effectifs de certains PPPE, la question du recrutement en L2 doit être posée.“

Le PPPE est un parcours de licence qui s’appuie sur un partenariat fondé sur l’alternance lycée / université avec une universitarisation progressive, et qui conduit à la délivrance d’une licence dans la majeure disciplinaire de référence qui porte le parcours, avec un débouché naturel et privilégié vers le master MEEF. Mais l'IGESR constate que la détermination des licences supports des PPPE “n’a pas toujours été simple“, malgré la prédominance conforme au cahier des charges des mathématiques (9 binômes) et du français (7 binômes).

Elle note l' “attractivité des PPPE, constatée au travers des vœux des lycéens“, liée au lieu d’implantation et à la licence support. Viennent en tête les PPPE adossés à une licence en Sciences de l’éducation, avec plus de 1 300 candidatures en moyenne exprimées sur Parcoursup, contre 399 en lettres et 285 en mathématiques. A noter que 86 % des étudiants ont un bac général, 10 % un bac technologique et 4 % un bac professionnel.

Organisation

Au niveau de l’organisation pédagogique, ce rapport indique que “des inquiétudes sont régulièrement exprimées s’agissant des PPPE adossés aux licences de mathématiques“, avec une fragilité des connaissances en la matière (induite par les retraits de certaines UE de mathématiques de la licence contraint par la part des enseignements de lycée dans le PPPE, ndlr) qui “ne permettra que difficilement d’envisager une autre poursuite d’études que le MEEF premier degré à l’issue de la licence“.

Les inspecteurs de l'Education nationale questionnent également les moyens humains et les crédits pédagogiques (par exemple le financement d'intervenants extérieurs, sorties scolaires, visites culturelles, etc..) expliquant que “le budget de fonctionnement du parcours n’a pas été pris en compte“, ce qui “interroge certaines équipes pour la montée en charge du dispositif sur les deux années à venir“.

Est également évoqué le calendrier de la formation, “resserré“ dans 10 PPPE qui ont conservé un calendrier sur 21 semaines (au lieu de 28, ndlr) et qui, avec sept heures de cours en plus chaque semaine, “entraine une surcharge de travail pour les étudiants“.

Stages

De nombreuses difficultés concernant l'organisation des stages des étudiants dans des écoles maternelles et élémentaires sont également mises en avant par la mission de l'IGESR, par exemple “le choix fait dans quelques académies de positionner les trois semaines de stage en toute fin d’année“, ou encore l’absence d’interlocuteurs institutionnels qui dans certaines académies qui "a pu conduire le proviseur et les étudiants à se mobiliser eux-mêmes pour trouver des lieux de stages.“

De même, “l’organisation et le financement du stage à l’étranger de quatre semaines en L3 interrogent et soulèvent une certaine inquiétude“, tout comme “l’attendu de ce stage, avec un cadrage que beaucoup trouvent encore trop flou“. Par ailleurs, “la durée de quatre semaines pose un problème de financement“, du fait que le soutien par Erasmus+ ne peut pas être envisagé pour une telle durée.

Le rapport de l'IGESR ici

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →