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CEREQ Quand les bacheliers reprennent le chemin des diplômes

Paru dans Orientation le jeudi 04 décembre 2014.

Trente pour cent des bacheliers qui avaient mis fin à leur formation initiale en 2010 ont repris des études ou une formation en alternance dans les trois années qui ont suivi. Cette proportion est le double de ce qu’elle était à la fin des années quatre vingt dix, constate le CEREQ dans le cadre de son enquête "Génération 2004", enquête qui porte sur les 737 000 jeunes sortis de formation initiale en 2004 à tous les niveaux. Un quart des 170 000 jeunes qui ont mis cette année-là un terme à leur formation initiale avec le seul baccalauréat (soit directement après celui-ci, soit après un passage par l’enseignement supérieur sans obtention de diplôme), a obtenu un nouveau diplôme dans les 7 ans qui ont suivi.

Toujours selon le Céreq, ces retours en formation commencent le plus souvent dans les trois premières années qui suivent la formation initiale et se raréfient ensuite progressivement. Moins de 60% des nouveaux diplômes obtenus après 2004 par ces bacheliers relèvent de l’enseignement supérieur. Un peu plus d’un cinquième sont de niveau du baccalauréat (brevets professionnels, baccalauréats professionnels) et également un peu plus d’un cinquième sont de niveau CAP-BEP. Ces nouveaux diplômes sont très majoritairement à vocation professionnalisante, même en ce qui concerne les diplômes du supérieur. A peine 26 % de ces diplômes obtenus après 2004 sont d’une spécialité identique ou proche de celle du dernier diplôme préparé en formation initiale. Les parcours qui précèdent les retours en formation sont hétérogènes. Près des trois quarts des bacheliers concernés n’ont pas connu de situation de chômage dans l’année qui a précédé leur entrée en formation cependant qu’un sur quatre seulement bénéficiait d’un contrat à durée indéterminée. D’autres paramètres interviennent en proportion variable : stratégies bien anticipées dès la formation initiale, bifurcations plus ou moins inopinées et tardives, simples délais d’accès aux formations souhaitées, construction progressive de projets professionnels, souhaits de progression professionnelle… le tout dans un contexte d’offre plus ou moins importante et accessible au niveau local.

Plusieurs voies

Les types de formations qui mènent ces bacheliers à obtenir de nouveaux diplômes sont variés : un tiers relève de reprise d’études classiques, à temps plein, en établissement scolaire ou universitaire ; un tiers est constitué de formations en alternance. Ces deux voies aboutissent plus souvent que les autres à des diplômes de l’enseignement supérieur. L’alternance concerne, en proportion, davantage de titulaires de baccalauréats professionnels mais reste largement présente pour les autres. A côté de ces deux grandes voies, une partie des diplômes est obtenue à l’issue de formations délivrées par l’AFPA, un GRETA ou d’autres organismes ou via des reprises d’études moins usuelles (à distance, en cours du soir, en autoformation…). Cela rend compte d’un cinquième des diplômes acquis après 2004. Enfin, le reste a été obtenu à partir de situations d’emplois (formation continue, VAE/VAP, formations conclues de gré-à-gré lors de l’embauche…).

Pour le CEREQ, tous les sortants bacheliers ne reprennent pas le chemin des diplômes dans les mêmes proportions : les bacheliers généraux, qui pour la plupart avaient déjà entamé des études supérieures avant 2004, sont bien plus concernés que les bacheliers technologiques qui, eux-mêmes, le sont plus que les bacheliers professionnels.

Si les bacheliers d’origine modeste semblent avoir moins de chances que ceux d’origine plus favorisée d’obtenir des diplômes après la formation initiale, l’écart se creuse pour ce qui est d’accéder à des diplômes du supérieur, et ce d’autant plus s’ils sont obtenus par l’alternance ou via une situation d’emploi. Les jeunes bachelières, elles, ont des chances nettement plus grandes que les bacheliers d’avoir obtenu un diplôme après leur formation initiale.

La proportion d’emplois de cadre ou professions intermédiaires passe de 34% pour ceux restés bacheliers à 67% pour ceux ayant obtenu un diplôme du supérieur en alternance ou en emploi et même à 81% pour ceux l’ayant obtenu autrement.

Davantage de chances d'accéder à l'emploi

Ceux qui ont décroché un nouveau diplôme du secondaire paraissent moins bien insérés au terme des sept années observées car les jeunes concernés ont souvent dès le départ davantage de difficultés d’insertion professionnelle. Cependant, les modélisations effectuées laissent à penser que ces diplômes les aident à élever significativement leurs chances d’accès à l’emploi, y compris à durée indéterminée.

Si donc, pour le CEREQ, l’accès aux diplômes des jeunes bacheliers après la formation initiale reste tributaire d’inégalités scolaires, sociales et sexuées (en particulier pour ce qui est d’obtenir des diplômes du supérieur et d’autant plus s’ils relèvent de l’alternance), et même si ce sont surtout les diplômes du supérieur qui se montrent prometteurs en termes de perspectives professionnelles, avoir repris avec succès le chemin des diplômes semble bien, dans tous les cas, améliorer la situation vis-à-vis de l’emploi de ces sortants bacheliers.

D’après le CEREQ, en brouillant le déterminisme qui, en France, unit formation initiale et parcours professionnel, cette porosité entre la fin des études et le début de la vie active pourrait surtout contribuer à libérer les jeunes d’un sentiment d’irréversibilité.

Quand les bacheliers reprennent le chemin des diplômes, Bref, CEREQ, téléchargeable ici

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