Voie professionnelle : le SE et SUD réagissent aux propos d'E. Macron aux Sables d'Olonne
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 14 septembre 2022.
"Le flou perdure" quant au projet de réforme de la voie professionnelle du président de la République après sa visite, hier 13 septembre, au lycée Tabarly, estime le SE. Le syndicat UNSA des enseignants estime qu'Emmanuel Macron et sa ministre déléguée à l’enseignement et à la formation professionnels "distillent toujours les mêmes formules qui semblent de bon sens et simples à mettre en œuvre", mais qui sont "bien plus complexes à gérer". C'est ainsi que "personne ne voit comment peut se mettre en place l’augmentation des PFMP (périodes de stage) sans amoindrir l’enseignement général" et "sans toucher aux statuts des professeurs de lycée professionnel". L'annonce que la réforme serait "très progressive", et ferait l'objet d’une "concertation approfondie", ne suffit pas "à rassurer une communauté éducative échaudée".
Pour SUD éducation, "Macron annonce la destruction des lycées professionnels". L'organisation syndicale souligne notamment que si les élèves d’une même classe ne vont pas en stage en même temps, il sera impossible d'organiser "leur encadrement pédagogique par des professionnels de l’éducation" et les stages seront "sous le seul contrôle des patrons". D'ailleurs, toujours selon SUD, "le modèle du Lycée professionnel selon Macron, c’est un endroit où les entreprises fixent les programmes, prennent les décisions et se servent en stagiaires... mais où c’est l’argent public qui paie ce qu’il reste encore de profs et de chauffage". Le syndicat dénonce "le mensonge" de la ministre déléguée qui a affirmé qu' "un lycéen professionnel sur 3 (est) amené jusqu’aux diplômes quand le taux d’accès est de 73 % pour le CAP et de 68 % pour le Bac Pro". Il annonce que l'intersyndicale de la voie professionnelle "doit se revoir le 22 septembre" et appelle déjà à "une mobilisation d’ampleur" et à la grève.